Après le Vénus de Graff, le 404 de de Grisogono, 342 carats de perfection vont-ils permettre à la directrice artistique du joaillier suisse de montrer une nouvelle fois l’étendue de ses talents artistiques ? À l’été 2015 le téléphone sonne : c’est oui. Chopard remporte cette pierre apparue au milieu du désert, bouleversante par sa beauté comme par son destin, chef-d’œuvre de la nature appelé à être transformé en chef-d’œuvre de la haute joaillerie. Suprême audace, The Queen of Kalahari – nom donné par la maison – ne va pas devenir une pièce mais se métamorphoser en 23 diamants, appelés The Garden of Kalahari. Un jardin qui, lui-même, s’épanouit en six bijoux naturalistes, ingénieux, fabuleux. « Le fait que The Queen of Kalahari ait vécu plusieurs milliards d’années sous la terre et son énergie m’ont fascinée, émue, stimulée. Devant cette pierre rarissime, on ne peut qu’avoir envie de se surpasser, de montrer le savoir-faire de ses ateliers, explique Caroline Scheufele. C’était un défi autant qu’un challenge : il convenait de rendre grâce à ce diamant phénoménal sans le gâcher, de le magnifier pour en préserver la valeur tout en lui ajoutant ce plus qu’est la création. La nature et le travail de l’homme devaient se rassembler. Mais cette œuvre du temps, il ne fallait pas la traiter comme un trophée. Un destin, un dessin et un dessein à sa mesure s’imposaient. »
Qui passent par le secret et la profusion. Le secret, car personne n’a su l’acquisition de cette pierre magistrale par Chopard jusqu’à la présentation de sa parure. « Le long parcours d’achat et de création, nous avons tenu à les garder confidentiels afin de préserver notre excitation et de nous assurer que tous les bijoux nés de The Queen of Kalahari soient parfaits. Tant que la dernière pièce n’est pas taillée, on n’est jamais totalement rassuré », confie la coprésidente. La profusion car chacun, de la direction artistique aux ateliers, tenait à déployer un imaginaire fastueux pour ce joyau miraculeux. Donc, pas de porte-diamant tellement énorme qu’il aurait fini dans un musée, mais une floraison de carats donnant vie à vingt-trois pierres. Ainsi, le Joyau de Kalahari est un tour de cou à porter seul, mais aussi, grâce à un mécanisme invisible, un collier fleur sophistiqué, fleur qui, elle-même, se fait attache de trois pendants ornés des trois plus grosses pierres issues du bloc brut : le brillant de 50 carats métamorphosé en tournesol, le cœur de 26 carats incarné en pensée et la poire de 25 carats réinventée en fleur de bananier. Plus fort encore, chacune de ces attaches se porte seule ou ensemble, deux pouvant jouer le rôle de boucles d’oreilles ! À cette œuvre multiple et poétique, Chopard a ajouté un bracelet manchette orné de deux diamants émeraude, deux bagues dont l’une arbore le diamant coussin de 20 carats, ainsi qu’une montre à secret.
Lyrisme, raffinement, magie et incroyable aventure, ce jardin magique, qui ne voudrait s’y promener ? Chopard espère qu’il sera acquis par un seul collectionneur, tant l’unicité de la pierre à son origine comme des pièces qui en sont le fruit forment un tout fabuleux.