Joaillerie

Haute Joaillerie, envoûtantes créations

Gemmes d’exception, pierres colorées, colliers ultra-désirables, bijoux transformables... Les nouvelles créations signées par les plus grands noms de la place Vendôme illustrent une nouvelle fois la vigueur, la créativité, l’inventivité et le savoir-faire inégalé des joailliers.

Les mosaïques rares de Buccellati

Toujours enlever, jamais remettre. Une philosophie qui guide les créations Buccellati depuis la fondation en 1919 de la maison par Mario Buccellati. Sa réputation d’orfèvre hors pair a franchi les murs de Milan pour mieux se répandre à travers le monde au gré de la valse des parures en résille d’or. Bien qu’enthousiasmé par le style des périodes antiques, il n’a jamais cherché à imiter les joyaux de la Renaissance, mais plutôt à les interpréter, en les combinant avec un intérêt et une attirance pour l’art vénitien. Une esthétique et un savoir-faire artisanal qui perdurent encore aujourd’hui au sein de l’entreprise familiale, rendant ces trésors poids plume iconiques. Chacune des créations de la dernière collection de haute joaillerie Mosaico aux contours géométriques, rappelant l’art de la mosaïque et l’esthétique byzantine, possède une texture riche et ressemble à des tissus somptueux, à des damas délicats et à de la dentelle vénitienne. L’or est travaillé façon tulle ou nid d’abeille, semblable aux étoffes du même nom. Cette trame s’enrichit d’éléments en or gravé ou de pierres précieuses telles que des diamants blancs et jaunes, des saphirs facettés, des cabochons d’opales ou encore des gouttes d’aigues-marines.

Le colorama de David Morris

Le joaillier londonien est connu à travers le monde pour mettre en scène des gemmes rares aux couleurs chatoyantes et choisies pour leurs tailles originales. Pour ses dernières créations, des tourmalines Paraïba d’un turquoise piscine enchantent motifs d’oreilles et bracelets. Des rubis du Mozambique dits sang de pigeon dopent les lignes d’un collier et d’une bague. Un exceptionnel saphir birman taille émeraude de 10,97 carats au centre d’une bague hypnotise le regard tout comme une émeraude de Colombie taille coussin de 11,87 carats au cœur d’un autre modèle de bague. Ou encore une myriade de diamants roses, les pierres fétiches de la maison, qui entrent en scène aux côtés de perles blanches, de diamants blancs tailles triangle, marquise ou poire.

L’étoffe précieuse de Chanel Joaillerie

Du tweed, très prisé par les gentlemen-farmers et aristo- crates britanniques, Mademoiselle Chanel fit un tissu haute couture. Son étoffe de prédilection est célébrée au cœur de la nouvelle collection Tweed. Patrice Leguéreau, directeur du studio de création joaillerie de Chanel, transpose dans le métal noble des soixante-trois pièces uniques, la chaîne et la trame de ce tissu. Prouesse des ateliers haute joaillerie de la griffe, les pierres précieuses elles-mêmes figurent un emmaillement étincelant où se superposent, au fil de chapitres, les emblèmes de la légende Chanel–le lion, le camélia et l’étoile. Les fils d’or et de platine s’effacent devant les entrelacs de diamants, de perles et de pierres de couleur qui rythment des évocations de rubans, de dentelles ,de camélias frangés de saphirs roses, d’étoiles en saphirs ou diamants jaunes se détachant sur un lit de lapis-lazuli et d’onyx. Une topaze impériale, posée sur un parterre de béryls, s’inspire des reflets précieux des trésors byzantins chers à la couturière. Un concentré de ce que la maison peut offrir de plus rare et de plus précieux.

La symphonie blanche d’Harry Winston

Harry Winston consolide une nouvelle fois sa légende de roi du diamant en dévoilant un choix de pièces qui convoquent les plus exquis spécimens tailles brillant, poire ou marquise. La forme ras-de-cou semble avoir les faveurs du joaillier américain. Ces créations sont accompagnées de bracelets, de boucles d’oreilles et de bagues assortis, de quelques montres joaillières et d’une broche unique stylisant un oiseau prêt à s’envoler, jouant sur le duo noir et blanc d’onyx et de diamants. Sans oublier l’indémodable solitaire à monture en platine. Mais chez Harry Winston, il est composé d’un diamant central taille émeraude de 15,60 carats mis en scène par de deux autres taille baguette. Le chic absolu !

La malle aux trésors de Chopard

À l’occasion de la 76e édition du Festival de Cannes, Caroline Scheufele, co-présidente et directrice artistique des collections de joaillerie de Chopard, a imaginé pas moins de soixante-seize pièces uniques. L’inspiration ? L’art ou plutôt les sept arts. L’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, la littérature, la danse et le cinéma donnent naissance à des bijoux d’une folle créativité mêlant métaux précieux, titane et gemmes d’exception. Cette collection Red Carpet donne le tournis tant les pierres sélectionnées sont à couper le souffle. Ici, une suite parfaite d’émeraudes taille poire pour un poids de plus de 73 carats est associée à un diamant jaune taille poire et des diamants pour un collier. Là, un autre diamant jaune taille émeraude de 36,94 carats irradie le centre d’un collier. Sans oublier les reflets étincelants des diamants blancs de tailles différentes, la profondeur d’une tourmaline Paraïba taille ovale sur une bague et la profusion de rares rubis taille cœur qui flirtent avec des diamants sur un collier digne d’une princesse du 7e Art.

L’odyssée au centre de la Terre de Louis Vuitton

Comme un voyage dans le temps aux origines de la Terre et de la géologie, les cent soixante-dix pièces de la collection Deep Time fascinent autant par leur style que par la qualité des pierres choisies par Francesca Amfitheatrof, la directrice artistique de la joaillerie Louis Vuitton. Le design audacieux des bijoux marque les esprits comme le motif de la vague, les diamants en forme de fleur de Monogram et les plastrons rehaussés de barres géométriques formant des V donnent vie aux codes esthétiques joailliers de la maison. Ainsi le collier Wave, fascinante vague de diamants, évoque les tsunamis créés par les éruptions volcaniques et les mouvements tectoniques. Au bout de ce col en V flotte un saphir taille ovale de 40,80 carats provenant du Sri Lanka. La parure Plants, à la minutieuse construction tubulaire évidée, place en lévitation des rubis et des émeraudes de forme ronde, une taille très rare pour ces gemmes. Sans oublier le collier Gondwana, en référence à l’un des deux supercontinents s’étirant aujourd’hui sur l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde, l’Australie et l’Antarctique.Ce patrimoine tellurique ancré dans la nuit des temps s’exprime sous la forme d’une association de sept rarissimes émeraudes, toutes originaires de Colombie et d’une foule de diamants blancs.

La leçon de botanique de Dior

Avec les créations uniques Les Jardins de la Couture, Victoire de Castellane dessine une nouvelle fois un jardin ultra-précieux. La directrice de la création de la joaillerie Dior convoque ici à nouveau la nature et les fleurs, deux thèmes importants de sa joaillerie tout en rendant hommage à la passion que le couturier fondateur vouait à la nature qui lui inspira de nombreuses collections. La vaste gamme de pierres où la rubellite et le grenat tsavorite, la tanzanite et la tourmaline Paraïba, l’opale noire et la perle blanche se superposent aux rubis, émeraudes, saphirs et diamants pour donner naissance à cent soixante-dix joyaux plus abstraits, moins figuratifs que dans les collections précédentes. Les colliers façon bouquets floraux, les bracelets de cheville, les sautoirs portés autour de la taille en ceinture et les imposantes bagues deux-doigts évoquent les jardins de Granville, Milly-la-Forêt ou encore le château de la Colle Noire, lieux de prédilection où vécut Christian Dior.

Les soleils précieux de Graff

Pour son nouvel opus baptisé Sunrise, le joaillier britannique réunit une sélection époustouflante de diamants jaunes, gemmes qui ont les faveurs de Laurence Graff depuis la fondation de sa maison. Cette année, une série de pierres dont l’intensité, qui débute du ton le plus clair pour arriver à la nuance la plus saturée, enchante les vitrines de la boutique parisienne du joaillier. Au milieu de ces nouveaux joyaux, une pièce attire l’œil. C’est un collier orné d’un diamant poire Fancy Intense Yellow de 30 carats et serti de 138 autres carats de diamants jaunes et blancs. « Avant de concevoir un bijou, nous étudions soigneusement chaque diamant afin de découvrir les secrets qu’il recèle. Ce n’est qu’ensuite que nous concevons le bijou, et lorsque nous le faisons, nous nous efforçons d’accentuer la beauté naturelle de chaque pierre. Le diamant Fancy Intense Yellow serti dans cette pièce donne un éclat de soleil doré », explique Anne-Eva Geffroy, directrice du design chez Graff.

Les influences naturalistes de Chaumet

La flore n’a de cesse d’inspirer les joailliers. C’est le cas de Chaumet. Sa nouvelle symphonie Le Jardin de Chaumet s’articule en quatre chapitres, invitant à flâner dans les sous- bois, à musarder parmi les fleurs ou dans les champs, tout en laissant vagabonder son imaginaire devant les bouquets précieux et fantasmés. Deux pièces maîtresses attirent l’œil. D’abord, le collier issu de la parure Blé. Plus de deux siècles après les blés dessinés en diadème pour l’impératrice Joséphine, la maison offre une nouvelle lecture de ce motif symbole de fertilité sur un fastueux collier en or jaune et platine, dévoilant en son centre un diamant taille émeraude de 10,25 carats et accompagné de diamants carrés et taille brillant. Ensuite, le diadème de la ligne Fougère surprend par son réalisme. Sa structure donne l’impression que les feuilles effleurent délicatement la chevelure comme le ferait une aile d’oiseau. Les artisans de l’atelier haute joaillerie ont ciselé l’or blanc en très fines sections travaillées en superposition. Pour retranscrire les gouttes de rosée ourlant les feuilles, deux techniques de sertissage d’une extraordinaire finesse se combinent : le serti illusion surélevant à peine les pierres et le serti clos apportant plus de force aux diamants taille brillant.

Les quatre saisons selon De Beers

La collection Metamorphosis montre que le diamant se porte en toute saison. Le joaillier britannique imagine en effet un set pour chacune d’entre elles qui réunit des diamants blancs et d’autres colorés d’une qualité exceptionnelle. Au printemps, le diamant pousse sur des créations à pétales inspirées de la fleur de protea, l’emblème national de l’Afrique du Sud, où le joaillier va puiser ses plus gros carats. L’été est symbolisé par les spirales des fossiles d’ammonites ponctuées de diamants.

Ici, sur une bague transformable aux courbes voluptueuses. Là, en taille princesse sur un bracelet aux contours sensuels. Une structure ingénieuse permet au bracelet de s’étirer pour glisser sur le poignet sans le moindre système d’ouverture. Impressionnant de savoir-faire. L’automne est propice aux couleurs chaudes et chatoyantes. Les lignes de diamants blancs ponctuent les volutes des torques, des bracelets et des bagues à volutes réalisées grâce à la technique de l’émail Grand Feu, une poudre de verre chauffée à très haute température permettant d’obtenir les teintes rousses et brunes désirées. Quand vient l’hiver, le diamant se fait “givré” à travers différents sertis qu’ils soient neige, aligné ou rail sur des colliers plastrons au chic fou. Pour chacune de ces quatre saisons, De Beers décline ses iconiques papillons à ces différentes temporalités.

La dynamique créativité de Boucheron

Le vénérable joaillier de la place Vendôme a l’habitude de dévoiler au mois de juillet une collection de haute joaillerie qui explore des voies stylistiques inattendues. Cette année, Carte Blanche-More is More est une ode joyeuse et ludique à la pop culture et un clin d’œil au mouvement design baptisé Memphis. La créativité débridée de Claire Choisne, la directrice de la création de Boucheron, est sou- tenue par les travaux d’ingénieurs, la patience des ateliers et les recherches de l’industrie. Résultats : un bracelet boule en titane flirte avec un bijou de vêtement en titane et or blanc, serti d’onyx, pavé de diamants et décoré de laque. La manchette Puissance Quatre en aluminium donne la réplique à la broche Tie the Knot en forme de nœud XXL qui entremêle pierres précieuses, bio acétate – il est le matériau chouchou des fabricants de montures de lunettes qui allie légèreté et durabilité – et magnésium, 30 % plus léger que l’aluminium, d’une densité dix fois moindre que l’or. Surprise également avec le bijou transformable Pull Me en diamants, laque noire, onyx, opale blanche, citrine, or, aluminium et titane qui ressemble à des cordons précieux de capuche de sweat-shirt dont les motifs deviennent d’imposantes boucles d’oreilles.

Par Fabrice Léonard - Publié le

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