Interview

Qeelin, le joaillier du bonheur

Fondée en 2004 par Dennis Chan, la marque Qeelin, aujourd’hui dans le giron du groupe Kering, fête ses quinze ans d’existence avec l’ouverture d’une nouvelle boutique place Vendôme. Inspirées de symboles chinois vecteurs d’émotions, ses collections porte-bonheur combinent préciosité joaillière et simplicité des formes. Entretien avec Christophe Artaux, le P.-d.g. de la maison, et Dennis Chan, son directeur artistique.

Comment a évolué Qeelin depuis sa création en 2004 ?

Christophe Artaux. La première phase était une étape de construction avec la vision de Dennis Chan comme fil rouge. La seconde est celle du développement, notamment depuis le rachat par Kering en 2013. Nous souhaitons petit à petit élargir la base de nos clients. Notre origine et nos inspirations attirent forcément les Chinois en priorité mais notre arrivée place Vendôme implique une dimension internationale forte. Dès que des Français, des Russes ou des Américains passent la porte de la boutique, nous leur expliquons la signification des symboles. En plus de notre design et de notre savoir-faire, nous créons ainsi avec eux une véritable connexion émotionnelle.

Quel est votre parti pris décoratif pour cette nouvelle boutique ?

C.A. Nous souhaitions avant tout un écrin intimiste, une sorte de cabinet de curiosités où les collections sont suggérées plus que montrées. Cet espace est aussi une rencontre entre l’Orient et l’Occident. On y retrouve un parquet à chevrons, à l’image des appartements parisiens, et des briques grises comme dans les hutong, ces vieux quartiers de Pékin, ou encore des bambous laqués de rouge, le code couleur de la marque que l’on trouve également sur le flacon de notre premier parfum.

 

Qeelin

26, place Vendôme, 75001, Paris Tel : 01 40 26 15 51 qeelin.com
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D’où vient ce désir de réinterpréter les symboles chinois ?

Dennis Chan. J’ai grandi à Hong Kong puis au Royaume-Uni. Quand Hong Kong a été rétrocédé, je suis allé en Chine pour découvrir la culture du pays. Avec le temps, beaucoup de choses ont été oubliées et les gens ont surtout en mémoire des références antiques. J’ai voulu montrer ce que pouvait être le design chinois d’aujourd’hui. J’ai aussi été très marqué par ma mère qui gardait sa joaillerie au coffre et la mettait rarement. Je crée donc les bijoux de mes rêves, à la fois reliés à la culture chinoise et portables au quotidien. Comme le pendentif Wulu, dont la forme est celle d’une calebasse, que l’on a serti de jadéite sculptée pour célébrer l’ouverture de la boutique en l’éditant à 28 exemplaires seulement.

Quelles sont les autres nouveautés ?

D.C. Le pendentif Yu Yi, inspiré du cadenas qu’on offre traditionnellement à la naissance des enfants pour les protéger, a lui aussi été interprété avec de la jadéite, et une collection unisexe a été lancée en juin pour toucher aussi la clientèle masculine.

Quelles sont vos synergies avec le groupe Kering ?

C.A. Nous avons gardé une indépendance totale en terme de créativité. Nous bénéficions de l’expertise du groupe pour certains savoir-faire et de son engagement pionnier concernant les matières premières durables. Notre or provient à 100 % de mines éthiques certifiées. La traçabilité du diamant est plus difficile à obtenir, mais le travail est en cours. Nous sommes tout à fait en phase avec les Chinois qui sont également très sensibles à ces problématiques éco-responsables.

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Par Louise Prothery. Photos : Éric Sander / Raphael Devynk Sauvillers - Publié le
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