Le jonc ouvert sur le poignet reprend le motif des deux roses tandis que le collier la place au centre, en majesté. Le raffinement est poussé jusqu’au fermoir ouvragé. En 2010, Bois de Rose faisait son entrée dans le bouquet composé au fil des années par Victoire de Castellane. « Une tige qui s’enroule autour du doigt, comme un bijou poétique, une déclaration romantique ou le symbole d’un amour éternel », résume-t-elle. Comme un écho au jardin à flanc de falaise, à Granville, où le jeune Christian Dior apprit aux côtés de sa mère Madeleine l’art de la taille des rosiers, l’épure signature de cette collection désormais iconique s’étend pour la première fois à des joncs aux couleurs des trois ors, rose, jaune et blanc. Éclairés ou non de diamants, les joncs enlacent délicatement les poignets féminins, mais aussi masculins. La collection Rose Dior Pré Catelan, également lancée en 2010, invite, elle, à une flânerie joyeuse. Les volumes généreux et les couleurs, telles le rose du quartz, le violet de l’améthyste et le noir de l’onyx, dans une version plus…rock, viennent réveiller le sage motif de la fleur dont les pétales sont sculptés dans la pierre. Côté haute joaillerie, dix ans après le Bal des Roses qui proposait douze pièces uniques inspirées des bals flamboyants du XIXe siècle, et plus particulièrement du personnage de Claudia Cardinale dans le film Le Guépard, Victoire de Castellane offre un autre regard avec Dior Rose présenté l’été dernier. La directrice artistique convoque alors les plus belles pierres précieuses pour sertir les 116 pièces réalisées en hommage au nouveau jardin situé sur le toit de l’hôtel particulier du 30 avenue Montaigne, siège historique de la maison. Réinterprétations infinies de la fleur emblématique, elles partent du plus figuratif pour aller vers une abstraction évocatrice. « Heureusement il y a les fleurs », confiait Christian Dior dans ses mémoires. Une inspiration infinie pour la maison, mais aussi une phrase qui prend tout son sens à l’heure où sortent en librairie deux ouvrages évoquant les liens très forts qui unissaient le couturier et sa sœur Catherine. Cette Miss Dior, résistante et engagée, inspira le célèbre parfum du même nom à la divine odeur… de rose.
Exigence et made in France
À chaque nouvelle interprétation de la rose, Dior Joaillerie continue d’explorer l’éventail des savoir-faire. Pour la toute jeune collection Couture, les pétales sont réalisés par estampage, une technique qui remonte à l’Égypte ancienne où des matrices sont réalisées pour donner des formes et des volume spécifiques. Le bouton de rose et la tige sont ensuite assemblés à la main. Sur la ligne Rose Dior Bagatelle, la striation du métal est également faite à la main, comme une gravure, afin de donner un aspect unique à l’or et de contraster avec certaines finitions polies et la brillance des pierres. Chaque pièce est réalisée en France, du moulage au sertissage. Une exigence et un niveau de détail rares pour des bijoux de petite et moyenne joaillerie.
Miss Dior, muse et résistante : le destin insoupçonné de Catherine Dior. Justine Picardie. Ed. Flammarion. Christian Dior, un destin. Marie-France Pochna. Ed. Flammarion.