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Le Printemps au 7e ciel

Beauté, responsabilité, “circularité”, le Printemps s’offre une mue contemporaine tout en restant fidèle à lui-même. Une démarche citoyenne au service des Parisiens, plus que jamais choyés par le grand magasin. Découverte avec son président Jean-Marc Bellaiche

Cest l’automne qu’a choisi le Printemps pour réinventer son offre, proposer de nouveaux services et idées, adapter ses lieux et ses concepts aux tendances émergentes. La saison n’influe pas sur sa philosophie fondamentale qui, elle, demeure et même s’épanouit ! Malgré la période complexe que traverse le monde, ce lieu défricheur continue à suivre la devise du fondateur Jules Jaluzot : « Au Printemps, tout y est nouveau. » C’est de révolutions qu’il faut même parler tant les chantiers sont d’ampleur. Il est vrai que le mot d’ordre de ce positionnement vaut engagement pour longtemps : « inspirer tous les amateurs de beau (clients, visiteurs, collaborateurs, partenaires) en créant des expériences uniques, positives, durables », un “beau responsable”, engagé, collaboratif où règne la “circularité”. Le tout en montrant que l’endroit est fait pour les touristes tout comme pour les Parisiens. Ce que confirme et développe pour nous Jean-Marc Bellaiche, le président du Groupe Printemps.

Comment le Printemps va-t-il, alors que le Covid a mis nombre de commerces à l’arrêt ?

Nous sommes ravis de la réouverture, qui a notamment vu revenir les clients domestiques. Avec un vrai plaisir comme ces derniers l’ont confié, par exemple à Vélizy où le personnel avait affiché des post-it de remerciement aux visiteurs, mots auxquels ceux-ci ont répondu avec gentillesse, soulagement et attachement. Les chiffres ont été encourageants, compensant en partie l’absence des étrangers. C’est la preuve que le Printemps est très parisien, au sens large du mot, très français aussi. Ce que l’étape franchie en ce mois d’octobre va traduire mieux encore.

Ce recentrage est-il lié à la pandémie ?

Ce n’est pas une réflexion de circonstances, mais une stratégie plus vaste. Dans le passé, peut-être avons-nous trop développé la clientèle internationale, poussant certains à penser que le Printemps n’était pas pour eux. Nous voulons que les Lillois, les Marseillais, tous les provinciaux, comme les Parisiens, se sentent chez nous chez eux, fassent de notre magasin leur adresse fétiche, sachent qu’ils y trouvent tout, un espace d’achat, d’expo, des engagements responsables, un lieu de rendez-vous, un endroit pour se restaurer, des terrasses fabuleuses etc. Accentuer ce mouvement vers le local et l’individu, comme miser sur l’innovation sont dans notre ADN, donc mettons-les en avant.

Printemps Haussman

64, boulevard Haussman, 9e www.printemps.com/f
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De récents travaux et services visent un “beau durable”, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Montrer le “beau durable” est, à nos yeux, essentiel. Cela passe par des initiatives diverses. Comme le lancement du label “Unis vers le beau responsable” qui met en avant des marques engagées à travers une approche collaborative, label accompagné d’un manifeste destiné à faire évoluer les modes de consommation autour de l’humain (les initiatives sociales et solidaires tout au long de la fabrication), de l’éthique (à travers le savoir-faire et la production locale), la nature (des matières premières respectueuses et renouvelables), l’économie circulaire et durable (upcycling et seconde main). Première invitée, la marque Chloé, qui investit l’atrium du Printemps Haussmann avec une installation.

La “circularité”, telle est la philosophie de cette démarche.

Oui. À laquelle nous consacrons même un espace entier, patrimonial et jusqu’alors inexploité. Au septième étage du bâtiment dédié à la Femme, il y avait un lieu spectaculaire de 1 300 m2 jamais ouvert depuis 1927. Magnifique avec ses poutres Eiffel, sa coupole, sa lumière, sur Paris. Cet espace 7ème Ciel dédié au vintage et à l’économie circulaire, nous l’avons repensé. Il réunit la Coupole Binet et le Pont d’Argent qui avaient été transformés en bureaux dans les années 70. Désormais, le Pont d’Argent accueille, Second Printemps : une offre vintage et un service de seconde main. Quant à la terrasse qui prolonge l’espace, elle invite à une pause gourmande avec une vue incroyable.

Vendre du vintage, c’est une sacrée révolution ?

Second Printemps c’est du seconde main luxe et créateurs. Qui s’étend sur 650 m2. Initiée avec Marie Blanchet et son collectif d’experts, une sélection de pièces fortes a été faite. Le client (homme ou femme) a l’assurance de pièces triées sur le volet, allant du sac Kelly de Hermès au smoking Saint Laurent Rive Gauche en passant par des iconiques de Prada ou de Phoebe Philo pour Celine, sans oublier des articles plus abordables, etc. Le tout avec un service de rachat 100 % Printemps (et pas uniquement de produits acquis chez nous) qui, une fois l’accord obtenu, donne droit à des bons utilisables dans nos magasins, ainsi qu’un département de réparation. Au final, cette révolution est un engagement fort, durable, écolo, mode, humain, environnemental !

Avec un service aux petits soins, comme le Printemps l’exige ?

Oui, les personal shoppers, par exemple, rencontrent beaucoup de succès. Notre force est de proposer de très nombreuses griffes, qui correspondent aux désirs des clients, lesquels ne veulent pas des uniformes mais des tenues mixant les styles et les étiquettes. Nous avions lancé en 1999 des webcamers qui déambulaient dans le magasin avec une caméra pour proposer des pièces à leurs clients, aujourd’hui nous avons lancé un canal “expérienciel” pour du live shopping intitulé En mode Printemps, à mi-chemin entre service et divertissement. Allez sur le site www.printemps.com

La technologie au service du choix ?

Toujours ! Au Printemps, on a le choix pour soi et le choix d’être soi. Les révolutions du Printemps sont celles de notre époque… avec un temps d’avance.

Portrait Jean-Marc BellaicheJPG
Par Thierry Billard - Publié le

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