Mode masculine

Dior Homme Sous toutes les coutures

Fort de son héritage du vêtement féminin unique qui fait sa renommée, Dior applique les recettes du sur-mesure au vestiaire masculin. Les artisans en blouses blanches de la maison s’affairent pour concevoir des pièces aux lignes à la fois classiques et contemporaines selon la grande tradition sartoriale.

Dans l’univers codifié de la haute couture, Dior habille traditionnellement une poignée de clientes ultra-fortunées, désireuses de porter un vêtement unique. Des pièces – c’est la règle – fabriquées à la main en atelier. Mais ce sont aux hommes que la maison pense de plus en plus, à ceux qui préfèrent de loin le cousu sur entoilage d’une veste qui donne de l’aisance au mouvement. Au premier étage de la somptueuse et spectaculaire boutique Dior du 30, avenue Montaigne, le service Made To Measure se déploie au cœur des 400 m2 dédiés à l’homme. Chaque rendez-vous répond au même rituel. Première étape, le client choisit son tissu parmi deux cents à trois cent cinquante couleurs et textures de matières exclusive- ment naturelles. Laine vierge, Super 130’s à Super 180’s, laine mohair, soie et cachemire sont proposés unis, à rayures, prince-de-galles, pied-de-poule, à carreaux…

Dior Paris 30 Montaigne

30-32, avenue Montaigne, 75008 Paris
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Ensuite, l’équipe soumet au futur propriétaire la forme d’essayage qui semble correspondre à ses attentes. La maison dispose d’un large éventail de formes de costumes, de vestes, de pantalons, de manteaux, de gilets de costumes et de chemises. Les ornements tels que les boutons, la doublure ou les finitions sont également personnalisables afin de rendre chaque pièce encore plus unique, ode à l’art du détail cher à la maison. Pour un costume, une fois la coupe validée, le tailleur rejoint le client dans une cabine privatisée et tire les mesures sur une toile témoin, afin d’élargir la carrure, de gagner en confort au ventre, de rectifier les épaules, d’ajuster la ceinture du pantalon ou la largeur de jambe…

 

Seul détail immuable et non modifiable, la fente unique dans le dos de la veste, signature de l’allure Dior Homme. Le costume va ensuite être réalisé dans les ateliers de la maison dans un délai compris entre huit et dix semaines. Il faut compter deux cent vingt étapes de construction pour une veste et cinquante pour un pantalon. Et sur l’ensemble de celles-ci, quatre-vingts étapes sont dévolues au repassage. Vient alors le second essayage afin de s’assurer du tombé parfait du costume et effectuer, si besoin, les ultimes retouches. Kim Jones, le directeur artistique de Dior Homme, a d’ailleurs ravivé le genre de ce classique de l’uniforme masculin – une veste deux boutons, c’est une veste deux boutons. Dès son premier défilé, le Britannique a proposé le modèle croisé Oblique, en hommage à la mythique veste Bar imaginée par le couturier fondateur, décliné notamment sur un smoking. Il a également créé une mignonnette, cette doublure de manche à rayures, qui modernise les costumes. Il a aussi développé des boutons en corne siglés et ajouté une petite tresse grise à la soutache de la veste, qui est devenue la signature du Made To Measure de Dior Homme. Autant de détails qui s’inscrivent dans la tradition ancestrale du tailleur.

DIOR MEN’S DEMI MESURE AU 30 MONTAIGNE

Laboratoire haute couture au masculin : l’Atelier

À quelques encablures du 30 Montaigne, il existe un autre espace, plus secret. Il s’agit de l’Atelier. Ouvert en l’an 2000 sous l’impulsion d’Hedi Slimane, alors directeur artistique de la mode homme, ce département est devenu au fil des ans l’âme du sur-mesure griffé Dior. Une sorte de laboratoire haute couture conjugué au masculin. Sous la houlette de Myriem Peyret, première d’atelier Prêt-à-porter chez Dior Men, seize personnes aux mains d’or réalisent les rêves les plus fous de Kim Jones. Ici, un plissé sur un bombers. Là, un jeu savant de transparence sur un manteau en organza qui laisse entrevoir toutes les surpiqûres du travail du tailleur sur la structure de la pièce. Ou encore une chemise entièrement brodée qui a nécessité plus de mille heures de travail ! Kim Jones, accompagné de son studio, expose les croquis d’une nouvelle collection et four- nit également les tissus nécessaires à la réalisation de celle-ci. Il n’est pas rare que le designer apporte lui-même des photos de vêtements féminins puisés dans les archives de la maison. Un tombé, un détail, une coupe ont attiré son attention. Ils sont retranscris par l’Atelier à l’image du magnifique plissé en biais de la jupe de la robe Bonne Fortune créée dans les années 50 qui se retrouve à l’arrière d’un pardessus de la collection Automne 2023.

Des tailleurs – citons Huseyin Dil qui officie depuis les débuts de l’Atelier – aux coupeurs de tissus en passant par les monteurs, rien n’est impossible pour cette équipe. À l’unisson, ils travaillent sur les quatre collections annuelles et aussi sur des lignes plus spéciales comme les capsules Ski, Beach, Valentine’s Day et Lunar. Une partie des membres de l’équipe œuvrent également en coulisse des défilés à Paris et accompagnent Kim Jones dans les capitales du monde entier lors des shows des collections Automne et Croisière. D’un œil averti qui ne laisse passer aucun défaut, ils ajustent, de leurs mains expertes, au dernier moment le tombé d’une manche, le revers d’une veste ou le col d’une tunique sur les mannequins avant qu’ils ne s’élancent sur le podium. Il arrive aussi que ces artisans du plus que parfait travaillent sur des tenues spécifiques uniquement destinées à des célébrités ou sur des commandes ultra-exclusives passées par certains fidèles clients attitrés de la maison. Mais chut ! Aucun nom n’est révélé, discrétion haute couture oblige.

Par Fabrice Léonard. Photos atelier : Victor Matussiere - Publié le
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