Stéphane Rolland
Stéphane Rolland est ce couturier qui, plus que d’autres, aime habiller les émotions. En ce domaine, la haute couture lui est une précieuse alliée et il en use avec virtuosité. Pour cette saison 2024, c’est de plénitude qu’il serait question. Un exercice difficile, mais qui lui va très bien, d’autant qu’il s’agit de cette plénitude particulière que l’on ressent en voyant les dunes de sable du désert. Une scène idéale, pour Stéphane Rolland, que ce décor langoureux et sensuel où dominent les couleurs ocre ou celles de la roche, le rosé. Nous y verrons de longues silhouettes, souples, fluides. Défiler, cacher, montrer, ce sera le jeu: en burnous, cachemire terracotta; une tunique à capuche démesurée en gazar bois de rose poudré. Longue silhouette voilée en satin, qui avance, avec la sérénité et la grandeur qu’insufflent les vêtements. L’ornementation est à la hauteur dans un ensemble qui préfigure la nomade de demain: cagoule de chaînes, coiffe sculpturale en cascade jusqu’au creux des reins, manchette articulée, longue tige d’oreille. Tout est fin prêt pour un pèlerinage. Les longues tuniques de gazar blanc, les caftans brodés de rose des sables en porcelaine se succèdent en accord avec cette plénitude à qui la haute couture va si bien.