Posées sur des demi-sphères éclairées de l’intérieur, elles déploient leur chevelure filamenteuse, argentée, au-dessus de grandes flaques turquoise rappelant les cénotes des forêts mexicaines, figurées par des coupelles azurées en céramique. « Il s’agissait de réaliser un collage de paysages, une forme de jeu pictural entre les plantes tropicales de la serre et les tillandsias », explique le créateur, qui s’apprête à réinstaller une cascade végétale dans le prochain “1 Hotels” à Londres, une chaîne d’établissements mariant luxe et respect de l’environnement. S’il se frotte régulièrement au mobilier – fontaine pour Laorus, luminaire Rainforest et assises Lianas en rotin pour Granville Gallery, sacs à plantes Urban Garden pour Depot 4 Design – Patrick Nadeau n’en oublie pas ses amours pour l’architecture. Totalement écologique, la maison Vague, réalisée il y a dix ans, est un projet emblématique de son travail, « un exercice architectural », avec ses allures de coque de bateau retournée sur laquelle prospère un tapis de plantes. Cette réalisation à l’avant-garde trouve aujourd’hui un écho dans la construction ou la transformation des bâtiments, les municipalités et les promoteurs étant soumis à des exigences nouvelles de la part des citoyens. Patrick Nadeau s’attèle ainsi, avec sa partenaire Marie-Marie Dutour et le phytosociologue Claude Figureau, à l’évolution d’une tour à la Défense, dont les propriétaires souhaitent végétaliser les espaces collectifs, en y introduisant des écosystèmes adaptés, « où les plantes vivent, s’entraident, et interagissent, en fonction de leur environnement. Travailler sur des projets contextuels, comprendre la réalité d’un lieu, en tenant compte du climat, de l’histoire, de la sociologie, de la culture et des usages, préfigure l’architecture de demain et notamment l’architecture d’intérieur, qui devient le prolongement de notre environnement. Depuis que l’on a compris la “finitude” du monde, que la planète est elle-même une sorte de grande architecture d’intérieure, tout comme les villes avec leurs parcours, leurs jardins, leurs routes, bâtiments, aéroports, cette perméabilité entre le dedans et le dehors va s’affirmer. Pour reprendre la théorie du Jardin Planétaire de Gilles Clément, la Terre est un vaste jardin, mais limité, que l’on doit tous entretenir. J’aime beaucoup cette idée. »
Patrick Nadeau, le géant du design vert
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