Évidemment, son quotidien ne ressemble plus à celui d’avant (la période des études dentaires dans le Nord-Pas-de-Calais) ni même à son année déjà bien remplie de Miss France ; et pour cause, elle vit à New York, doit participer à des « dîners, des charities, des séances photos », mais aussi passer son temps « dans les avions, les voyages ». Des moments pour elle ? « Oui, j’en ai heureusement : ils sont inscrits d’avance dans le planning qu’on me donne. Genre : ce soir, repas avec ma famille de 20 heures à 23 heures », rit-elle. S’agit-il de contraintes ? En rien, juste les obligations qu’impose le titre : « Ma nature est de prendre les choses avec plaisir, de les apprécier comme il le faut et au bon moment. » Et quand ce moment s’avère un hasard – elle s’est inscrite à son premier concours parce qu’il manquait des candidates sans imaginer la suite –, que faut-il en déduire ? « Que la vie est belle, qu’il convient d’en goûter chaque instant, que le destin tient à peu de choses. » Rien ne lui pèserait ? « Peut-être, un jour, cela arrivera-t-il. Mais faire plaisir aux gens, voir leurs sourires quand ils me découvrent ou les enfants avoir envie de m’embrasser, qui n’aimerait pas ? » Philosophe et instinctive, Mademoiselle Mittenaere savoure cette célébrité positive, les selfies comme les saluts, elle qui a vécu son élection sans penser remporter le titre. « J’avais une envie, mais une angoisse aussi, celle de réussir à franchir chacune des étapes. Les défilés en maillot, en tenue, mais aussi les différents jurys qui étudient votre parcours, interrogent vos goûts etc. On ne gagne pas un tel concours uniquement grâce au physique puisque toutes les concurrentes sont magnifiques, mais aussi par son attitude, son esprit, son comportement avec les candidates et l’équipe… Une miss Univers doit incarner des valeurs, être une belle personne dans tous les sens du terme. » Alors, quand le verdict tombe, il agit autant comme un soulagement qu’une déflagration. « D’un coup, on prend conscience de représenter plus que soi, que c’est la France qui se voit mondialement sacrée. Quelle fierté. »
Et la France justement ? Ce retour sous les flashs, le regard des autres forcément différents ? Être entourée, chouchoutée, fêtée, choyée sans prendre la grosse tête ni la perdre n’est pas forcément donné à tout le monde. Être déracinée non plus, même si toujours entrent en jeu une cause humanitaire et des conditions rêvées. Iris admet : « Bien sûr la France et Paris me manquent ; la gastronomie, les paysages, les parfums, l’ambiance… Alors, depuis que j’ai posé le pied sur son sol, je me transforme, avec ceux qui m’accompagnent, en guide. Là c’est tel monument, ici ce palais a été construit au XVIIIe siècle etc. Je ne cesse de leur faire tourner la tête. » Quand d’ordinaire c’est plutôt la sienne qui fait tourner celles des autres…