Ce 100% exigence oblige. Aussi, quand les aléas de la météo bousculent les vignes comme rarement, il faut savoir se dépasser et en tirer non pas profit mais merveille. Précisément, 2016 n’a pas été simple en Champagne. Mais, de ces soubresauts le talent est de faire des atouts. Comme le souligne le même Benoît Gouez : « Ces Grands Vintage sont issus du phénomène champenois traditionnel dans lequel l’incertitude nous défie, nous pousse à aller plus loin et plus finement dans l’art de la transformation. »
Alors, pourquoi « turbulents » ? Parce que chez Moët & Chandon a su dépasser l’incertitude du climat et la muer en avantage, créant un parcours de transformation qui a conduit à deux millésimes harmonieux. Il faut dire que rien n’a été comme d’habitude cette saison-là : hiver humide mais pas assez froid, printemps excessivement pluvieux battant un record de vingt ans, gelées survenues au moment le moins opportun, le tout couronné par un été excessivement sec avec 40% de pluie en moins ! Rien que çà. Pour autant, le Chef de Cave a vu le potentiel étonnant à tirer de ces contrariétés, et perçu dans le challenge d’en extraire des champagnes d’exception un défi à la mesure de Moët & Chandon. Résultat, après sept ans de maturation soignée, c’est un vin (enfin deux) riche de sensations gustatives vivaces qui nous est offert. Avec pour le Grand Vintage 2016, Extra Brut à 48% de Chardonnay, 34% de Pinot Noir et 18% de Pinot Meunier, des premiers arômes « bruns et secs » (pain grillé, céréales et noisette), des arômes secondaires adoucis de pain d’épice, pâte d’amande et sucre d’orge, des notes de fond fruitées et florales avec mélange de prune, mirabelle, coing, fleur d’oranger et anis… De quoi affirmer une bouche franche et acidulée avec belle tension en finale. Le Grand Vintage Rosé 2016, lui, se montre tout aussi harmonieux, étiré, élégant, précis, mais plus tendre évidemment. Au nez un fruité de fin d’été tout en framboises, myrtilles et fraises écrasées, des arômes de rose, d’hibiscus et de violette, puis de pain d’épice et de chocolat en poudre. La bouche, elle, séduit par son côté souple, tandis que la finale aérienne envole vers des sommets. Comme quoi, les enfants « turbulents » de la vigne parviennent, quand on les a aidés à bien grandir, non à rentrer dans le rang mais à s’intégrer à la famille des millésimes maison tout en s’affirmant eux-mêmes. Pas de doute : la lignée d’exception des Grand Vintage Moët & Chandon accueille de nouveaux grands « rejetons ».
« Chaque Grand Vintage est mon interprétation personnelle d’une année spécifique au caractère singulier ». Benoît Gouez, Chef de Cave Moët & Chandon.