Culture

Paris Capitale 40 ans et toujours une référence !

Lancé en novembre 1985, Paris Capitale (qui se nommait alors Paris Le Magazine) vient de souffler sa quarantième bougie. Fondé par Sylvain Slama, un patron de presse visionnaire, le magazine s’est tout de suite imposé comme une source essentielle pour savoir ce qui se faisait à Paris. Il faut se souvenir d’un monde sans internet, avec quatre chaînes de télévision et le début des radios commerciales. La presse était alors incontournable, et Paris Capitale, une référence. Retour sur les premiers numéros d’une longue saga qui n’a jamais arrêté de s’écrire.

 

En ce milieu des années 1980, Paris vit des nuits aussi belles que ses jours. C’est une époque synonyme de prospérité, d’affaires florissantes et de personnalités flamboyantes. Le Palace et les Bains Douches deviennent des lieux de ralliement pour les artistes, intellectuels et autres mondains.

Dans une ville en pleine effervescence, de nouveaux projets se mettent en place. Parmi eux, celui d’un magazine haut de gamme qui viendrait chroniquer, chaque mois, l’actualité de la capitale à grands coups d’enquêtes de société, de reportages et de sujets autour des figures de l’époque.

Ce rêve, c’est celui d’un homme, Sylvain Slama. Grand patron de presse, à l’origine de publications comme Photo Reporter, Il ou Physic, il fonde Paris Le Magazine en novembre 1985.

Pour le premier numéro, tiré à quelque 220 000 exemplaires, c’est la jeune comédienne Carole Bouquet qui s’affiche en couverture de ce support qui se définit alors en trois adjectifs : vibrant, rayonnant, indispensable. Un exercice que l’actrice réitérera un an plus tard à l’occasion du premier anniversaire du journal.

Viendront ensuite d’autres célébrités incontournables des années 1980, comme Stéphanie de Monaco, Grace Jones, Sade…, autant de “cover girls” qui se sont prêtées au jeu de photographes prestigieux.

Paris Le Magazine correspond aussi à l’époque des grands créateurs de mode (Karl Lagerfeld, Yves Saint Laurent, Paco Rabanne, Jean-Paul Gaultier…) et des ambitieux travaux dans la capitale (l’Institut du Monde Arabe, la pyramide du Louvre, la BNF…), qui était alors l’épicentre de la mode et de la culture.

L’aventure Paris Le Magazine dure près de quatre ans, jusqu’en juin 1989. La publication change alors de nom pour devenir Paris Capitale. L’ADN reste aujourd’hui le même qu’à ses débuts, même si les grandes enquêtes sociétales des premières années (“La Mafia chinoise existe-t-elle à Paris ?”, “1 policier pour 60 Parisiens”…) sont plus rares.

Paris Le Magazine était un véritable mode d’emploi de la capitale, dont il décodait les tendances et dévoilait les meilleures adresses, tout en étant à la pointe de l’actualité. Pour ce premier volet consacré à la fin des années 1980, vous profiterez de ces quelques extraits qui reflètent une époque où on célébrait la liberté sans retenue.

 

Remerciements à Isabelle Georjon et à toute l’équipe de la BNF Richelieu.

La mode

Chic et choc, voici comment pourrait se définir la mode dans les années 1980. Le chic, c’est celui de Carole Bouquet, jeune actrice qui a su séduire aussi bien les plus grands réalisateurs que le monde du luxe en devenant l’une des mythiques égéries de Chanel à partir de 1986. Le choc, c’est le style débridé de plusieurs créateurs incontournables de cette époque (Kenzo Takada, Yohji Yamamoto, Jean-Paul Gaultier…) qui ont donné un bon coup de pied dans la fourmilière stylistique avec des vestes à épaulettes, des couleurs criardes ou des breloques apparentes.

 

Les fêtes

Dès ses débuts, Paris Le Magazine a fait entrer ses lecteurs dans les lieux incontournables de la capitale. Il y a quarante ans, c’était au Palace et aux Bains Douches, mythiques discothèques parisiennes, qu’il fallait se montrer. Mais la fête ne se faisait pas qu’en boîte de nuit : de nombreuses soirées mondaines se tenaient dans des châteaux, à l’image de l’événement organisé pour le bicentenaire du champagne Piper-Heidsieck dans le cadre royal de Versailles.

Les stars

Paris Le Magazine a toujours fait la part belle aux stars. David Bowie, guitare vissée à la main, période “Let’s Dance”, répondait à nos questions, tandis que Sade ou Grace Jones s’invitaient régulièrement en couverture. Mais toutes ne l’ont pas fait volontairement : en 1985, un article recensait les adresses privées des plus grandes personnalités parisiennes, quartier par quartier. Une époque où la “paparazzade” régnait encore dans nos pages. Aujourd’hui, le vent a tourné : les célébrités livrent elles-mêmes leurs lieux fétiches, sans que personne ait besoin de les traquer.

Les pubs

Les années 1980, c’est le temps où les publicités pour l’alcool et les paquets de cigarettes (y compris ceux signés Pierre Cardin !) s’affichaient dans les pages du magazine, et sans le moindre message de prévention ! Le reflet d’un autre monde qui paraît irréel aujourd’hui, entre nostalgie assumée et légèreté dangereuse.

La joaillerie

La joaillerie, le design ou encore l’architecture. Autant de thématiques incontournables de Paris Le Magazine, présentes depuis les premières heures. En mars 1987, la rédaction consacrait un long sujet sur l’ouverture de l’Institut du Monde Arabe, imaginé par Jean Nouvel, artiste visionnaire qui a contribué à donner une nouvelle image de Paris, au même titre que d’autres créateurs de cette période tels que Philippe Starck, Jean-Michel Wilmotte ou encore Pierre Paulin.

Les enquêtes

La Mafia chinoise, la drogue dans les milieux huppés, les dessous des Césars… Autant d’enquêtes fouillées qui ont aussi façonné la réputation de Paris Le Magazine. Car, derrière ses pages plus légères, le titre s’est imposé comme un acteur sérieux de l’investigation sociétale. Des réseaux criminels aux dérives de la nuit parisienne, une ligne claire : être là où l’actualité brûle.

Par Paola Dicelli, Antoine Le Fur et David Slama - Publié le

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