Interview

Alexis Moncorgé à la recherche de l'Eldorado

C’est l’espoir français du théâtre. Celui qui trace son chemin, mettant ses pas dans celui de son grand-père, Jean Gabin. Mais Alexis Moncorgé compte bien se faire un nom, sur les planches plus encore qu’au cinéma. Au festival d’Avignon, cet été, il a triomphé dans Eldorado 1528, solo à multiples personnages dont
il est aussi l’auteur, et qu’il reprend au théâtre Montparnasse
dès le 7 septembre.
BIO EXPRESS

BIO EXPRESS

  • Naissance d’Alexis Gabin Moncorgé à Paris. Son père, Mathias, est le fils de Jean Gabin. Il passe son enfance en Normandie, dans le haras familial.
  • Après s’être formé chez Jean-Laurent Cochet et Hélène Zizi, il débute au théâtre, avec un spectacle au festival d’Avignon. Il joue Maupassant, Tchekhov, Musset...
  • Triomphe sur scène dans son adaptation en solo d’Amok d’après l’œuvre de Stefan Zweig. Il décroche le Molière de la révélation masculine en 2016.
  • Joue l’assistant de Mark Rothko dans Rouge, face à face théâtral d’un peintre star (joué par Niels Arestrup) et de son jeune salarié. Alexis Moncorgé est nommé au Molière du second rôle pour cette pièce.
  • Il rejoint l’équipe d’un grand succès théâtral: Adieu, Monsieur Haffmann de Jean-Philippe Daguerre
  • À nouveau seul en scène, il écrit Eldorado 1528 et joue la dizaine de personnages de ce spectacle puissant. Présenté à Avignon cet été et repris à Paris, à partir du 7 septembre au théâtre Montparnasse.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à Álvar Núñez Cabeza de Vaca ?

Alexis Moncorgé : Je suis fan d’histoire et de voyages. Les Conquistadors espagnols m’intéressaient. Et Cabeza de Vaca est un perdant magnifique. Un noble espagnol parti conquérir l’Amérique, et qui y a découvert tout autre chose. On ne connaît de lui que son Rapport à Charles Quint publié en 1542, alors le reste, je l’ai imaginé…

Pourquoi est-il si fascinant pour vous ?

Alexis Moncorgé : Parce que son périple (il a marché huit années entre le Texas et Mexico) était exceptionnel et qu’il n’était pas comme les autres. Il avait une vraie fascination pour les Indiens que l’on massacrait. Son Eldorado à lui, ce n’est pas la ruée vers l’or. Sa conquête, c’est une richesse plus grande encore : la quête de soi.

Vous jouez dix personnages différents avec maestria. Votre jeu très physique, la voix parfois éraillée et râleuse, fait aussi penser à votre grand-père, Jean Gabin. A-t-il compté dans votre vocation ?

Alexis Moncorgé : À vrai dire, ce n’est même pas sûr, et je n’y pense pas trop. On me relie sans cesse à Jean Gabin, mais je ne l’ai pas connu (N.D.L.R.: Gabin est mort dix ans avant la naissance d’Alexis) J’essaie de tracer ma route de mon côté, même si je sais d’où je viens…

Cela fût-il facile pour vous de débuter dans ce métier ?

Alexis Moncorgé : Mais non, bien au contraire. J’ai été garçon de café pendant cinq ans pour gagner ma vie. J’ai choisi une route escarpée, loin des privilèges des théâtres subventionnés. Je ne suis pas un mondain, mais je suis très sociable. Je vais où le vent me porte, les pieds bien arrimés et la tête dans les nuages. Je suis le terrien qui a toujours besoin d’être ailleurs…

LES ADRESSES D'ALEXIS

LES ADRESSES D'ALEXIS

  • J’aime m’y promener et apprécier ce pont magistral protégé par la statue d’Henri IV, avec cette place triangulaire très étonnante et romantique. 1er.
  • J’adore ce musée de l’Histoire de Paris. J’y vais régulièrement pour m’attarder sur une période en particulier. J’aime la Lutèce gallo-romaine pour sa mixité culturelle. 23, rue de Sévigné, 3e. www.carnavalet.paris.fr
  • L’un des plus beaux de Paris... À chaque fois, je pense au poème de Gérard de Nerval, L’Allée du Luxembourg, où le poète croise une jeune fille mais « Le bonheur passait, – il a fui! » 6e.
  • Un restaurant idéal, parce qu’on y sert jusqu’à tard le soir. Et ce n’est plus si fréquent à Paris ! C’est à l’intérieur du Casino de Paris, très bien restauré et la cuisine est d’excellente qualité. 16, rue de Clichy, 9e. https://mistinguett. paris
  • Un lieu sympa tout près de la mairie du 11e arrondissement avec un bar en zinc et des tables en formica. Typiquement parisien! Et la carte est très bonne. 9, rue Camille Desmoulins, 11e.
  • Une des plus belles salles de spectacle de Paris, avec une excellente acoustique et dans un quartier sympa. 80, boulevard de Rochechouart, 18e. www.letrianon.fr/fr
  • C’est le cimetière méconnu du nord de Paris, proche mais distinct du célèbre cimetière Montmartre. Il est bien plus petit, et très touchant. On y trouve les tombes de Marcel Carné, Georges Méliès, Michou, Harry Baur, Eugène Boudin, Arthur Honegger, Marcel Aymé, Maurice Utrillo entre autres. 6, rue Lucien Gaulard, 18e.
Par Ariane Dollfus - Publié le

Vous aimerez sûrement les articles suivants…

Rejoignez-nous sur Instagram Suivre @ParisCapitale