Interview

Les multiples facette d’Alice Taglioni

Tour à tour actrice et musicienne, Alice Taglioni ajoute une corde à son arc après la publication de son premier roman Un papa vivant chez Robert Laffont. Elle est aussi à l’affiche de la comédie Nice Girls, un film de Noémie Saglio diffusé sur Netflix depuis le 21 août. Parisienne dans l’âme, elle nous livre ses meilleures adresses. 

Vous avez publié votre premier roman Un papa vivant chez Robert Laffont, à quel moment l’écriture s’est-elle révélée à vous?

Alice Taglioni : « Cela fait plus d’une dizaine d’années que j’ai cette idée en tête. L’histoire m’a été inspirée par une phrase de mon fils de quatre ans qui me répétait « Moi aussi je veux un papa. » Je lui expliquais qu’il était un peu différent, mais qu’il avait la chance d’avoir un papa partout où il voulait, ce à quoi il m’a répondu : « Mais moi, je veux un papa vivant. » Ça m’a déstabilisée, mais j’ai trouvé cette phrase d’enfant géniale, parce qu’on est moins dans l’affect qu’à l’âge adulte. De là m’est venue l’envie d’écrire. »

Pourquoi avoir choisi la forme romanesque ?

Alice Taglioni : « Parce qu’il n’y avait pas de contrainte de scénario qui doit respecter des règles, qui se transforme en cours de route et qui finalement, nous échappe. Le roman est un objet qu’on peut avoir dans la main et qu’on peut décider de relire. »

Vous qui êtes de nature pudique, est-ce que cela n’a pas été difficile de vous livrer malgré tout?

Alice Taglioni : « Pas tant que ça. Quand on raconte quelque chose, il y a bien sûr de soi, mais ce n’est pas un récit à la première personne, c’est celui de Gloria, mon personnage. En revanche, ce livre me permet d’aborder des thèmes qui me sont chers comme la famille, la place des uns et des autres et le droit d’être heureux malgré les épreuves terribles. La seule chose qui transparaît ici et sur laquelle je n’ai aucun mal à me livrer, c’est ma foi. »

En quoi croyez-vous?

Alice Taglioni : « Je pense qu’il existe une vie qui n’est pas terrestre, je crois en un lien indéfectible avec ceux que l’on aime. A-t-on envie de croire aux signes des absents? Moi, ça m’a drôlement aidé et ça m’aide encore. Je n’ai pas envie de convaincre qui que ce soit, mais en tout cas, c’est une conviction profonde. »

Vous détestez d’ailleurs l’expression « refaire sa vie »…

Alice Taglioni : « C’est une expression très étrange. On n’efface pas une vie pour une autre. C’est comme le terme deuil que Gloria n’utilise jamais. Je trouve ce mot très moche ! »

Vous avez dit dans une interview qu’Un papa vivant était aussi une main tendue vers les gens qui ont traversé des drames. Dans quelle mesure ce roman vous a-t-il permis de retrouver la paix ?

Alice Taglioni : « Ça fait dix ans que je pense à cette histoire et si elle n’était pas sortie du tiroir je sais que ça aurait été très dur. Quand la mort est brutale, il y a de la colère mêlée à de la tristesse, mais il faut apprivoiser ces sentiments. J’avais envie de pouvoir tourner la page en disant que la vie est belle et mérite d’être vécue. Et les morts ne sont jamais tout à fait morts.  »

Dans Nice Girls sur Netflix, vous incarnez Leo, une policière nonchalante et intrépide qui, à la mort de son meilleur ami, va tout faire pour retrouver le coupable. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce personnage ?

Alice Taglioni : « C’est celui que j’attendais depuis des années. J’avais envie de jouer une femme un peu bad girl, un peu grossière sans être vulgaire, un peu gamine, mais qui a une vraie évolution. Quand je lisais Leo dans le scénario, c’était déjà ma copine. « 

Y a-t-il eu un entraînement physique pour le rôle ?

Alice Taglioni : « Oui, mais heureusement ça fait partie de ce que je suis. Je ne suis pas du genre à me mettre au sport pour un rôle et lâcher l’affaire après le tournage. On fait un métier
d’image et j’ai besoin de me sentir à l’aise dans mon corps chaque jour. Je fais ce qu’il faut pour. »

Vous avez plus de vingt ans de carrière au cinéma. Quels sont les rôles qui vous plaisent aujourd’hui et que recherchez-vous?

Alice Taglioni : « J’aimerais interpréter ce que j’aime voir au cinéma, comme Out of Africa, Sur la Route de Madison, les histoires d’amour, les épopées, mais aussi des personnages complexes. J’ai soif de tout. Mais la comédie m’a fait beaucoup de bien, j’avais envie d’y retourner ces derniers temps après avoir enchaîné plusieurs rôles tragiques. Ma plus grande chance, c’est de pouvoir choisir mes rôles, ce qui n’est pas toujours évident, car pouvoir dire non est un luxe dans ce métier. »

 

Des adresses parisiennes de prédilection?

Alice Taglioni : « Cela fait 25 ans que je fréquente le restaurant le Marco Polo à Odéon, j’aime aussi le cadre cosy de La Laiterie Sainte-Clotilde rue de Bellechasse, un bistronomique qui ne possède que quarante couverts. Toujours dans le 7e arrondissement, je vais souvent me promener au jardin des Missions-Étrangères ou à celui du musée Rodin. »

Dans quel quartier aimez-vous flâner?

Alice Taglioni : « Tous! Récemment, j’ai découvert le vélo, c’est aujourd’hui mon moyen de transport privilégié car on observe davantage et on découvre des endroits insoupçonnés de la capitale ! »

Par Paola Dicelli - Publié le

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