Interview

Mareva Galanter Perle de Tahiti

Dans son nouvel album, Paris-Tahiti, la chanteuse et ex-Miss France, Mareva Galanter, se livre tout en pudeur et gaîté sur l’archipel de son enfance qui continue de faire battre son cœur. La belle endormie s’est réveillée pour revendiquer sa double culture à la manière d’une Bardot espiègle version sixties. On la suivrait au bout du monde, mais déjà, pour commencer, à l’Alhambra, le 23 novembre prochain.

C’est votre quatrième album personnel, après dix ans d’interruption, et le plus important, semble-t-il, or, ce projet n’était pas du tout votre idée au départ ?

Mareva Galanter : Non, c’est vrai. Il est né au moment de la tournée des Parisiennes, avec Helena Noguerra, Arielle Dombasle et Inna Modja. Helena qui fantasmait depuis toujours sur la Polynésie m’a fait raconter en détail mon enfance à Tahiti, prenant des notes dans un cahier, investiguant telle une journaliste. Puis, tous ces souvenirs sont devenus des chansons mises en musique par le guitariste de notre formation, Philippe Eveno, lui aussi passionné par l’esprit Tiki des années soixante-dix… Ils ont mis tout ça sur une clé USB et les paroles dans un classeur, qu’ils m’ont offert le jour de mon anniversaire. Le plus beau cadeau jamais reçu, cela va sans dire.

Le quartier japonais J’adore ce coin et y déjeune toutes les semaines.

Rue Sainte-Anne et alentours, 1er et 2e
Voir l’itinéraire

Jardin du Palais-Royal Parce que j’ai habité à proximité et beaucoup promené mon chien ! Ce jardin est très représentatif de Paris, je trouve, mais aussi calme et magnifique au printemps avec ses immenses rangées de tilleuls, ses massifs fleuris...

2, place Colette, 1er
Voir l’itinéraire

La Vallée Village Un endroit incroyable, hors du temps, pas loin de Paris. On se croirait dans un village où l’on peut autant flâner que faire du très bon shopping mode...

3 cours de la Garonne à Serris (Seine-et-Marne)
Voir l’itinéraire

Musée d’Orsay C’est le premier musée que j’ai visité dès mon arrivée à Paris. Et c’est toujours celui que je fais découvrir à mes amis qui débarquent de l’étranger.

1, rue de la Légion d’Honneur, 7ème
Voir l’itinéraire

L’écume des Pages Comme je lis trois livres en même temps, je m’approvisionne régulièrement dans cette grande et belle librairie...

174, boulevard Saint-Germain, 6ème
Voir l’itinéraire
<>
LES ADRESSES DE MAREVA

LES ADRESSES DE MAREVA

  • J’adore ce coin et y déjeune toutes les semaines.
  • Parce que j’ai habité à proximité et beaucoup promené mon chien ! Ce jardin est très représentatif de Paris, je trouve, mais aussi calme et magnifique au printemps avec ses immenses rangées de tilleuls, ses massifs fleuris...
  • .Un endroit incroyable, hors du temps, pas loin de Paris. On se croirait dans un village où l’on peut autant flâner que faire du très bon shopping mode...
  • C’est le premier musée que j’ai visité dès mon arrivée à Paris. Et c’est toujours celui que je fais découvrir à mes amis qui débarquent de l’étranger.
  • Comme je lis trois livres en même temps, je m’approvisionne régulièrement dans cette grande et belle librairie...

À ce point ?

Mareva Galanter : Inutile de vous dire combien j’étais touchée de voir la manière dont ces deux-là s’étaient si bien projetés dans mon histoire intime et personnelle. En faire un disque était une évidence, sauf que je ne pouvais imaginer une telle aventure artistique sans passer par Tahiti, pour y faire entendre les sons traditionnels sous leur forme la plus authentique, avec des instruments que l’on connaît mal ici, percussions, tambours, flûte nasale, plus les chœurs intergénérationnels… Je me suis même chargée personnellement de l’enregistrement des inserts locaux, tels que grillons, oiseaux, vagues, qui parsèment les chansons.

 

Ce mariage entre pop et musique polynésienne, c’est inédit, non ? Bannir tout “folklore” du projet était-il une préoccupation, même si vous jouez du cliché de la vahiné, par exemple ?

Mareva Galanter : Absolument. Les musiciens de la métropole, pas plus que les Polynésiens, n’ont jamais cherché à tirer la couverture à eux. Quant aux clichés, je les assume totalement car ils sont réels, universels et voués à perdurer. Et puis, c’est vrai, les vahinés portent toutes une fleur dans les cheveux et la musique et la danse font partie de l’ADN local. Parallèlement, par le biais des documentaires que j’ai présentés à la télévision, ou de l’organisation Coral Gardeners dont je suis l’ambassadrice, je tente aussi d’alerter le grand public sur l’urgence climatique, la préservation de l’environnement, les espèces endémiques en voie de disparition, cette “autre réalité” de la Polynésie qui n’avait rien à faire, évidemment, dans mon disque.

Dans un interlude, le chœur tahitien chante « Qui es-tu Mareva ? Dis-nous qui es-tu ? », diriez-vous qu’Helena Noguerra a su traduire votre “vie d’avant” sans la trahir ?

Mareva Galanter : Toute cette matière autobiographique, convertie de façon poétique, est véridique, même si forcément idéalisée. J’ai bien conscience que mes souvenirs relèvent, à certains égards, d’une fanstasmagorie… réconfortante. Mais oui, je suis bien “la fille de l’été” (titre de l’album, NDLR) pour mes amis, une frileuse pas possible (rires) qui trouve l’hiver toujours trop long ! Et “Ma mita”est bien mon arrière-grand-mère qui, dans son rocking chair, entourée de jasmin odorant, le ukulélé à portée de main, fumait des Dunhill rouges tout en sirotant son whisky…

 

Et Robbie Williams ? Un gars de la famille aussi ?

Mareva Galanter : Je ne le connaissais pas, juré ! (rires) Un vrai miracle qu’il ait accepté de participer à ce duo très La La Land évoquant la rencontre d’un Britannique et d’une Tahitienne de Paris… Désirant une voix de crooner très virile, je lui ai envoyé un mail, et dès le lendemain, il acceptait ma proposition. N’arrivant pas à y croire, je n’ai rien dit à personne – sauf à mes proches – pendant cinq mois ! Et puis lors d’un concert à l’Accor Arena, Robbie est venu enregistrer cette chanson très “chic français”, comme il la désigne, dans un studio, en moins de deux, très pro, très classe, très cool.

 

À quelle fréquence retournez-vous là-bas ?

Mareva Galanter : Toute ma famille vit à Tahiti. Je suis profondément Parisienne, j’adore cette ville, depuis vingt-quatre ans que j’y réside, mais je dois retourner sur mon île au moins une fois par an. Maintenant que j’ai une enfant scolarisée, les déplacements sont plus délicats à organiser, mais je me rends compte à quel point aujourd’hui cette enfance protégée, loin de tout, fut extraordinaire, un vrai cadeau de la vie. Que j’aimerais offrir, en partie, à ma fille qui, dès qu’elle pose un pied là-bas se sent comme un poisson dans l’eau… Paris symbolise ce que je suis devenue, et Tahiti, ce que je suis.

 

Parlez-vous la langue de vos origines ?

Mareva Galanter : Non, très mal, en raison sans doute d’un traumatisme lié à l’enfance ; j’étais dans une école d’expatriés et les enfants se moquant de mon accent, je l’ai perdu quasi instantanément. Je devais avoir 7 ans. Ma grand-mère et ma mère me parlent toujours en tahitien, je leur réponds en français. Mais je suis de là-bas jusqu’aux bout des ongles !

BIO EXPRESS

BIO EXPRESS

  • Naissance à Papeete (Tahiti).
  • Élue Miss France.
  • Premières armes en tant qu’animatrice télé sur M6.
  • Son premier album Ukuyéyé réunit des reprises de tubes français des sixties au ukulélé.
  • La chanteuse sillonne la planète au côté du groupe français Nouvelle Vague qui cartonne à l’étranger avec des reprises de tubes punk/new wave.
  • Naissance de sa fille Manava ( bienvenue en tahitien).
  • Rencontre avec Helena Noguerra avec qui elle partage l’affiche du spectacle Les Parisiennes, calqué sur le plus célèbre girls band français des années soixante.
Par Mireille Sartore - Publié le

Vous aimerez sûrement les articles suivants…

Rejoignez-nous sur Instagram Suivre @ParisCapitale