Marina, avec pour parents Ludmilla Mikael et Terry Hands, metteur en scène anglais longtemps directeur de la prestigieuse Royal Shakespeare Company, on vous imagine biberonnée au métier …
Oh non, pas du tout ! Tout d’abord parce que mes parents se sont séparés lorsque j’avais un an. Ensuite parce qu’ils m’ont toujours tenue à l’écart du métier. Je n’étais pas dans le grand bain et ils ne voulaient pas entendre parler de cela pour moi ! Il n’y avait pas d’artistes à la maison et ma mère, qui m’a élevée, a toujours souhaité que je reçoive une éducation normale. Lorsque j’allais voir mon père à Londres, je restais dans le bureau de sa secrétaire qui m’apprenait à taper à la machine. C’est vous dire si ce milieu ne m’attirait pas.
Par quoi était donc attirée la petite fille que vous étiez ?
Dès mon plus jeune âge, j’ai rêvé d’une carrière sportive et ma passion pour les chevaux s’est révélée très tôt. A quatre ans, c’était déjà toute une histoire pour me faire descendre de mon poney dans le jardin des Tuileries ou du Luxembourg. En grandissant, élevée dans les beaux quartiers, j’allais prendre le train chaque jour pour monter à cheval. Je rêvais d’une carrière de sportive de haut niveau dans l’équitation. Ma mère m’a toujours soutenue dans ma démarche. Moralement et financièrement.
Comment cela se passait-il en classe ?
Moyennement car claustrophobe, j’avais du mal à tenir en place. Et puis, j’avais pris anglais première langue ce qui était une arnaque car j’étais bilingue ! (Rires) Après le bac, j’ai pris une année sabbatique pour m’entrainer davantage et intégrer l’équipe de France Junior. Je suis sélectionnée aux championnats d’Europe mais mon cheval se blesse une semaine avant l’épreuve. L’année suivante, mon cheval se blesse une nouvelle fois. Je comprends alors que je n’ai pas les nerfs assez solides pour faire ce métier. Je me dis que c’est trop dur, que je n’y arriverai jamais. J’étais besogneuse, mais pas super douée. Je l’ai senti
Un constat qu’on imagine douloureux.
J’étais ravagée. Je n’avais plus de gout à rien. J’ai craqué. A 19 ans, j’ai fait une dépression assez grave. Et puis je me suis inscrite au cours Florent car j’aimais le théâtre. Ma première idée était d’intégrer Zingaros ou un théâtre équestre. J’étais attirée par le travail de troupe, les familles de cirque comme les Gruss. A l’époque, je n’étais pas très bien. Je n’avais pas l’énergie de faire des castings, de devenir une actrice connue. J’étais un peu en errance.