Hôtels

Evok, Viva l’aventura !

Depuis 2014, le groupe hôtelier Evok essaime des établissements cinq étoiles à Paris, Courchevel, Madrid et bientôt Venise. Il dépoussière le monde des palaces en appliquant une recette gagnante qui associe luxe, art, gastronomie et bien-être, avec une bonne dose d’excentricité, d’audace et de fiesta.

Evok, c’est l’alliance de trois hommes bien décidés à bouleverser les codes de l’hôtellerie de luxe, Pierre Bastid, Romain Yzerman et le dynamique directeur général, Emmanuel Sauvage. Sept ans après sa création, le groupe affiche quelques fleurons de l’hôtellerie française, y compris à l’étranger, appréciés pour leur anticonformisme sans concessions sur les standards du luxe. « Evok, ce n’est pas seulement un groupe hôtelier, c’est un créateur de bonheur et de souvenirs », raconte Emmanuel Sauvage. « Ce sont des établissements en perpétuel mouvement. Je ne conçois pas un hôtel dans le simple but d’y dormir. Nos clients doivent y vivre toutes sortes d’expériences, des rencontres, des surprises, des joies intenses. En définitive, l’hôtellerie, c’est comme le “retail”. Pour survivre, elle doit créer autre chose. » Chaque hôtel parisien est d’abord bien installé dans son quartier, il s’approprie l’esprit de son environnement, s’imprègne de son ambiance, respecte les particularismes de son bâti. Et pour chacun d’entre eux, les dirigeants d’Evok ont choisi le studio d’architecture d’intérieur idoine. Des pointures internationales telles que Jean-Louis Deniot pour Nolinski, Philippe Starck pour Brach, Tristan Auer pour Sinner, Lecoadic-Scotto pour Cour des Vosges.

Brach hôtel tour eiffel
Une déco ad hoc

Nos hôtels se complètent les uns les autres. Nous partons toujours de l’origine du lieu avant d’apporter nos transformations. » Ainsi, Nolinski va profiter de sa situation entre la Comédie-Française, la rue Saint-Honoré et le jardin du Palais-Royal, pour se poser en incarnation du Paris éternel, déployant un certain classicisme haussmannien mêlé d’audacieuses touches de modernité, comme ces nuages peints à la main sur les boiseries du grand escalier qui invitent à franchir les six étages menant aux 45 chambres (dont neuf suites) et au ciel de Paris. Pour l’immense Brach, installé dans un ancien centre de tri postal des années 70, au cœur du paisible 16e arrondissement, Philippe Starck opte pour le chic décontracté, donnant à l’ensemble des parties communes et des 59 chambres et suites une patine “comme à la maison” mâtinée d’influences culturelles d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud. L’ensemble respire le bon air champêtre, grâce à la terrasse panoramique transformée en jardin urbain, avec son potager et son poulailler. « Brach, c’est le resort urbain, pensé aussi bien pour les touristes que pour les riverains », reprend le directeur général. « Un lieu énergique, qui vit tout le temps, où l’on peut faire du sport, se détendre au jardin ou au spa, dîner ou boire un verre. C’est la coexistence parfaite entre le dynamisme du lieu et le calme d’un quartier éloigné du tumulte du centre-ville. » Autre ambiance, autre style au Sinner, l’affranchi, libéré du corset de l’hôtellerie de luxe. Tristan Auer y a ciselé un décor audacieux qui joue sur les codes religieux – référence à la rue du Temple où siégeaient les Templiers – et sur l’esprit bohème et glamour du Marais. Le créateur a parsemé les lieux de clins d’œil cléricaux et de touches seventies, opposant les vitraux, lanternes, heurtoirs et judas présents dans les couloirs feutrés aux couleurs pop de la quarantaine de chambres ultra-lumineuses. « Le Sinner est décalé, mais pas tant que ça. En fait, il est bien dans son quartier, et illustre la dualité qui sous-tend et enrichit l’esprit de tous nos établissements », précise Emmanuel Sauvage. Cour des Vosges est la dernière adresse à avoir ouvert ses portes à Paris, sur la place des Vosges, dans le Marais historique parsemé de vieilles pierres et d’hôtels particuliers du XVIIe, comme celui de Montbrun où prennent place les douze chambres et suites. « Cour des Vosges, c’est l’histoire de France déroulée devant vous, un espace paisible, posé. Nous n’avons pas refait du vieux avec du faux. Yann Lecoadic et Alessandro Scotto ont suivi le fil de cette longue histoire inscrite dans le lieu, en intégrant toutes les générations qui s’y sont succédé. » Fusionnant dans un ensemble parfait classique et design, l’art y tient le premier rôle, grâce aux œuvres précieuses chinées par la galeriste Amélie du Chalard.

Brach restaurant food
L’art et la manière

Le groupe a été l’un des premiers à introduire l’art sous toutes ses formes dans les palaces, à émailler les chambres et les salons d’œuvres, de livres et de vinyles (accompagnés d’une platine), qui nourrissent l’imaginaire, aiguisent les sens des visiteurs, personnalisent et rendent moins formel leur séjour hôtelier. Emmanuel Sauvage s’est entouré d’une équipe choc de curateurs, le “sound designer” Fred Viktor, le libraire indépendant Anatole Desachy et Amélie du Chalard donc, la fondatrice de Maison d’Art. Chargés de coudre un   environnement esthétique sur mesure pour chaque établissement, ils accompagnent également l’organisation d’événements. Le Sinner notamment résonne avec son quartier bouillonnant qui aligne les galeries et les boutiques de créateurs, en proposant régulièrement des expos, des rendez-vous d’architecture, de design, de mode ou de musique. Car après des mois de mise sous couvercle, la fête est de retour à Paris et Evok l’a anticipé dès l’été, avec les Jeudis Jazz du Palais-Royal Restaurant, la table étoilée du groupe dirigée par le chef Philip Chronopoulos. La fête se poursuit cette saison au Nolinski, au Brach et au Sinner. Sous la direction artistique de Victor Le Douarec, les hôtels déroulent un programme de concerts et de DJ Sets électriques et éclectiques. « C’est un sujet mportant pour nous. La musique, et la culture en général, font l’âme et l’émotion d’un hôtel. C’est la touche ultime, le secret de fabrication. À nous de panacher les ambiances en fonction des jours, des lieux, du public. » Et les publics sont nombreux chez Evok qui ouvre ses portes aux Parisiens à toute heure du jour, jusque tard dans la nuit. Selon son humeur, on optera pour un brunch dominical festif et musical, ou pour un live enfiévré dans les restaurants et bars à cocktails (voir encadré). Evok réinvente le joyeux plaisir des festins musicaux, orchestrés en cuisine par des maestros des pianos, Philip Chronopoulos et Adam Bentalha. « Ils sont différents, complémentaires, chacun a sa signature. Il y a une vraie fidélité entre nous, nous nous développons ensemble et nos perspectives d’avenir sont communes. Cette pérennité dans les relations avec les chefs et les curateurs est la clé de la réussite selon moi. On se comprend tout de suite et cela permet de dérouler des propositions toujours évolutives. » Philip Chronopoulos, chef de Palais-Royal Restaurant, est aussi celui de toutes les tables du Nolinski, dont le prochain à Venise. Son style repose sur un fin équilibre entre gastronomie française et grecque. Il y élabore, selon ses mots, des plats qui fusionnent « les mondes du cru, de l’épicé, de la mer… pour une cuisine où l’on ne s’ennuie jamais ». Au Brach et au Sinner, Adam Bentalha construit de son côté un univers métissé, inspiré des saveurs et des produits du bassin méditerranéen, pour une cuisine ethnique, de tribu, jouissive et ensoleillée, qui titille les papilles. Les agapes se terminent sur la note sucrée, travaillée en fonction de la personnalité du lieu, de Yann Brys, chef pâtissier du groupe et Meilleur ouvrier de France. Pour que chacun puisse en profiter, Brach et Cour des Vosges, proposent la vente à emporter au sein de la boutique du premier, du Corner Brach du second.

Sport ou détente, l’art du feel good

Des calories qu’on s’empressera de dépenser dans les espaces bien-être des hôtels, tous singuliers, bien campés dans leur environnement, qui tirent profit des contraintes d’espace pour multiplier les sensations. Sportives, pour commencer, au Brach, dont la vocation est aussi de séduire les Parisiens. Fort d’un millier de mètres carrés, il déroule une immense salle de sport, deux piscines, un sauna, un hammam, une grotte de sel, ainsi qu’une carte d’activités à la hauteur, allant de la boxe au yoga. Les soins Clarins en cabine permettent de peaufiner les programmes bien-être mis au point par une armée de naturopathes, coachs, ostéopathes, kinés, diététiciens. De son côté, le chaleureux et superbe spa du Nolinski est une invitation à s’abandonner aux mains des esthéticiennes estampillées La Colline, ou à piquer une tête dans la vaste piscine couronnée d’un long miroir, au décor poétique enluminé de flammes tamisées… Sinner et Cour des Vosges ont opté pour des bassins, façon gréco-romaine pour le premier (également doté d’une cabine de soins la Colline), de style médiéval pour le second, et proposent en outre des massages et protocoles en chambre. « Il est capital d’offrir ce service supplémentaire, un bassin, une piscine, un lieu privilégié où se délasser. À Venise, Nolinski aura sa piscine au dernier étage, avec une vue époustouflante sur la cité lacustre. » Car une odyssée chez Evok ne peut que s’achever sur une histoire d’eau !

Informations Pratiques : 

Nolinski : 16, avenue de l’Opéra, 1er.https://nolinskiparis.com/, Sinner : 116, rue du Temple, 3e. https://sinnerparis.com/, Cours des Vosges : 19, place des Vosges, 4e. https://courdesvosges.com/, Brach : 1-7, rue Richepin, 16e. https://brachparis.com/

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Par Florence Halimi - Publié le

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