Horlogerie

Richard Mille, Esprit de famille

Le siège Richard Mille à Paris ressemble beaucoup à une maison familiale. En revanche, jamais on ne s’y repose. Et encore moins sur ses lauriers. Visite et échange sans fard avec ceux qui, aujourd’hui, dessinent le quotidien et l’avenir de la marque horlogère

Paris au cœur, Paris dans le Mille, et plus précisément en plein ouest de la capitale. Dans une rue d’un quartier chic du 16e arrondissement, on découvre un hôtel particulier entièrement refait. Délicatement. Pierre blonde, esprit XIXe conservé et modernisé, ambiance entre design sobre et référence au style français, intimité trouvée et surtout à taille humaine : aucun tape-à-l’œil dans ces bureaux (pas la moindre montre affichée aux murs, par exemple) que l’on voit comme une maison de famille où l’on aimerait travailler. De fait l’expression n’a rien de galvaudé puisque le siège parisien de la marque horlogère Richard Mille incarne le développement à succès de cette entreprise qui accueille, outre le fondateur (qui se consacre de plus en plus à ses passions viticoles et automobiles), d’autres membres du clan tels Amanda Mille, directrice de la marque et des partenariats, ou Alexandre Mille, directeur commercial. C’est d’ailleurs ce trentenaire qui nous reçoit, avec Timothée Malachard, directeur marketing. Direction la cuisine-bibliothèque. Pour un échange sans enjeu autre que le plaisir de parler, discuter projets et marché, de vibrer au rythme de cette saga du luxe entamée voici vingt ans. De quoi prouver encore que la haute horlogerie, lorsqu’elle est portée par la passion, sait donner du temps au temps pour mieux (vous) raconter son monde… et faire plaisir au nôtre. De fait, de jalon, il est bien question avec cette adresse. « Ici, c’est une étape, une preuve de notre continuité comme de nos projets. Dans cet espace à nos taille et mesure, nous sommes presque dans une maison de famille. Tout a été pensé par mon père pour lui, pour l’équipe et pour tous ceux que nous allons accueillir », explique Alexandre Mille.

Richard mille horlogerie montre carbone

 Après la période de pandémie et de confinement vécue dans le monde entier, pouvoir se retrouver en un tel lieu donne une nouvelle impulsion. Cela atteste aussi combien la capitale française est au cœur de la marque. Dans un esprit de respect, d’inventivité et de parole libre ! Au comité de direction mensuel, qui se tient une fois sur deux dans la grande salle de réunion – dont les moulures XIXe auparavant cachées par des coffrages 1970 ont été restaurées – sont abordés sans ego la stratégie, la création et l’avenir. Qui passe, en plus de la présentation de modèles, en plus du soutien aux fournisseurs habituels, par une réduction du nombre de références. Qui passe encore, en plus de la pérennité d’événements parrainés comme le concours d’élégance de Chantilly ou les Voiles de St Barth Richard Mille (avec présentation de la RM 60-01 Automatique Chronographe Flyback éponyme), par les réponses à apporter à la question de la seconde main. Qui passe, en somme, par la nécessité d’inventer sans cesse. « La période récente nous a permis de retirer différentes références du catalogue pour offrir plus de visibilité aux nouveautés, explique Alexandre Mille. Comme nous contrôlons notre croissance pour maintenir notre degré d’excellence, savoir trier est essentiel. Cela afin d’éviter le piège du mono-produit qui prend le dessus sur le reste ; les icônes sont parfois dangereuses. Aussi, quand on ouvre les vannes de la créativité, il faut donner à celle-ci la place de s’épanouir. » Et quand on développe ses propres calibres au point que ceux-ci représentent presque 50 % de l’offre, il convient de les laisser s’imposer. Qui plus est lorsqu’émerge un marché nouveau, celui de la seconde main. Depuis quelque temps, en effet, ventes aux enchères en réel ou en ligne, boutiques spécialisées ayant pignon sur rue, développent dans le monde entier le commerce des montres vintage ou d’occasion. Une réalité qu’une marque jeune aussi réputée ne peut ignorer et qui lui crée des obligations. « La valeur de nos modèles dans le temps est importante pour nos clients et donc pour nous, commente Alexandre Mille. Il existe une responsabilité à exercer. Et une continuité à offrir. Nous avons donc pris le sujet à bras-le-corps et nous réintégrons ces montres dans notre réseau seconde main. En les authentifiant, en les réparant si nécessaire et cela grâce à des boutiques telles que Ninety, notre revendeur de modèles de seconde main installé sur Mount Street à Londres. Tout cela assainit le marché et rassure nos clients. » Tout connaître, voir, anticiper, aborder afin de rester soi-même et digne de son aura, sans cesse se renouveler et penser à demain, le challenge ne manque ni de panache ni d’exigence. « Richard Mille dit toujours qu’il faut sans cesse se remettre en cause et, comme son ami Jean Todt, que gagner est une chose mais rester en haut est plus dur encore », explique Timothée Malachard. Et Alexandre Mille d’approuver en concluant : « Nous devons donc préserver et maintenir la magie de la marque en lui restant fidèles tout en évoluant. Garder et porter son originalité familiale en échangeant et innovant sans arrêt. »

https://www.richardmille.com/fr

Montres Richard Mille
Par Thierry Billard - Publié le

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