La boutique du 237 rue Saint-Honoré va respecter cette veine, cette philosophie. Parce qu’un tel navire amiral se doit d’être l’écrin et non le tout, l’enveloppe qui magnifie et exalte et non étouffe et écrase. Lorsque nous quittons le Costes pour faire quelques mètres et découvrir les lieux, cette vérité s’impose. Dans la muraille noire, une porte dérobée. Qui, poussée, dévoile un chantier bien avancé. D’une superficie de 370 m2 et d’une hauteur sous plafond de 7,50 mètres, l’espace – un mot adapté pour décrire la majesté, la luminosité, la grandeur de ce lieu – nemanquera pas… de frapper les esprits. Pensés par Peter Marino, l’architecte fétiche des signatures du luxe – on lui doit notamment des boutiques Chanel, Louis Vuitton ainsi que celle de Graff proche du Ritz –, les lieux impressionnent. Malgré les travaux encore en cours, le faste saute aux yeux avec des murs tendus de matières rares aux tons pastel, un sol de marbre, et un esprit couture qui englobe tout l’endroit. La hauteur envoûte certes, mais surtout elle permet de mettre en évidence le goût de l’art qui anime Laurence Graff, lui qui a choisi les œuvres présentées. Tableaux contemporains, tables arty, lustres et chan-deliers signés Thaddeus Wolfe créés pour l’occasion, vitrines en or conçues par André Dubreuil… rien n’est laissé au hasard. Tout, même, accroît le raffinement des bijoux qui vont orner les différentes pièces. Grande galerie digne d’un Versailles des gemmes ; salon dédié aux collections Bridal dominé par un dôme reflétant les facettes d’un diamant rond – on dit géodésique – qui semble dessiner un ciel parsemé d’étoiles, le tout orné d’un lustre de l’artiste Nathalie Ziegler Pasqua ; salon de Haute Joaillerie fermé qui présentera les créations les plus exclusives dans un cocon habillé de parchemin peint à la main ; salon VIP intime aux parois laquées craquelées, dont les meubles accueillent notamment une table en verre de Murano dessinée par Vincenzo de Cotais, un miroir de Barnaby Bradford, un meuble-boîte en bronze sculpté par Peter Marino lui-même… Pas de doute, tout est impressionnant, à l’unisson des parures exposées. Last but not least, un Cabinet de curiosités a été aménagé, ouvert à des clients triés sur le volet, dont les murs, recouverts d’un papier peint orné de plumes, donneront à voir, au gré d’un mécanisme unique, des créations aussi inattendues qu’émouvantes. Un écrin sombre, où l’on se tiendra debout, où seules les créations seront éclairées, où les heureux élus savoureront une expérience exclusive.
« Les pierres seront magnifiées dans la nouvelle boutique, commente Matthieu Brichet. Tout est pensé pour elles, tant elles portent, racontent des histoires incroyables, une épopée, un mythe. Au 237, cette magie-là sera encore plus appuyée. » Une magie que le visiteur peut être fier de voir s’exercer à Paris, preuve que Graff croit au pouvoir d’attraction intemporel, à l’alchimie éternelle entre la création es-carats et la Ville Lumière. Songer que la plus grande boutique du joaillier anglais sera prochainement inaugurée dans notre capitale tandis que son espace de la place Vendôme va, plus tard, lui aussi, prendre de l’ampleur, a vraiment de quoi réjouir les amoureux de diamants pas comme les autres.