Joaillerie

Rue Saint-Honoré, les diamants Graff sont éternels

Alors que semble sonner l’heure du Brexit, l’événement haute joaillerie parisien d’avril sera le fait d’une maison éminemment britannique. Graff, expert es-diamants et joaillier mondialement connu, inaugure son flagship rue Saint-Honoré. 370 m2 de faste dédiés aux plus belles pierres que Paris Capitale a visités en avant-première.

Comme une muraille noire. D’où ressort un diamant géant, joyau qui intrigue et attire sur ce fond sombre. Le coffrage qui protège les travaux entamés aux premier et deuxième étages du bâtiment situé à l’angle des rues Saint-Honoré et de Castiglione est proprement gigantesque, signe que les aménagements sont d’envergure. Mais personne ne sait ce qui se cache et trame derrière ce rempart, sinon que le maître d’œuvre, le futur hôte des lieux sera la boutique phare d’une success-story de la haute joaillerie comme il en existe peu : Graff. Nous avons eu la chance de traverser le miroir, d’aller au-delà de l’enceinte protectrice, de pénétrer à l’intérieur du chantier des gemmes et carats. Avec pour guide le meilleur connaisseur des secrets du lieu : Matthieu Brichet, le CEO Europe de Graff en personne.

Tout a commencé par un rendez-vous à l’Hôtel Costes. Et pour cause, la nouvelle ambassade Graff s’inscrit dans les murs de l’établissement préféré des people puisqu’elle est intégrée au grand projet immobilier, entamé voici quelques années par Jean-Louis Costes, de jonction-fusion avec l’Hôtel Le Lotti. Matthieu Brichet, passé par Fred puis Harry Winston, ne cache pas son bonheur de voir bientôt ouvrir la seconde boutique parisienne de la signature anglaise, après le premier salon, inauguré début 2016, attenant au Ritz et surplombant la place Vendôme. « Un bonheur lié à l’ampleur du projet et au résultat qui s’annonce magnifique, comme au plaisir que j’ai à travailler dans une maison qui, année après année, fourmille de projets et accroît ses succès, dit-il. En entrant dans la société, en 2015, la perspective de nombreux chantiers à suivre m’a attiré, mais aussi la retenue, le côté discret, presque pudique, de cette entreprise familiale qui trace son sillon sans être dans le show off. À l’époque, beaucoup étaient à inventer et, depuis, nous le faisons. Si bien que le nom Graff gagne en renommée, si bien que nos goûts et sens des bijoux incroyables, comme des pierres qui le sont tout autant, remportent l’adhésion des clients, lesquels apprécient à la fois le style sobre de nos collections et la valeur montante des diamants utilisés. Être une petite entreprise qui gère toutes les étapes du processus de fabrication jusqu’à la mise en vente, une société de passionnés en quête d’excellence – en admiration aussi de Laurence Graff, qui a fondé l’entreprise en 1960, comme des autres membres de la famille dont son fils, François Graff, le P.-d.g. – pousse à se dépasser, à se surpasser. Être le leader mondial des diamants les plus rares comme des bijoux qu’ils ornent, les clients le plébiscitent. »

La lumière dans son regard ne ment pas : Graff n’est pas une maison semblable aux autres. « Chez Graff, j’ai retrouvé – démultiplié – la fougue du possible, celle des pièces et pierres fabuleuses, le miracle du bouche-à-oreille qui fait croître une aura. » Une réputation que des coups d’éclat ont renforcée, comme l’acquisition des Graff Venus, Lesotho Promise, Delaire Sunrise, Golden Empress… Et, en septembre 2017, l’achat pour 53 millions de dollars du deuxième plus gros diamant brut jamais vendu en cent ans (1 109 carats de la plus lumineuse et pure des couleurs, dite D) : le Lesedi La Rona. Dont le joaillier a tiré, monté sur bagues, colliers et boucles d’oreilles… 66 pierres (allant de moins de un carat à environ cent carats), toutes gravées Graff, Lesedi La Rona et dotées d’un numéro d’authentification. La 67e, encore dans les ateliers lorsque nous échangeons avec Matthieu Brichet, sera prochainement révélée et d’une taille comme d’un poids aussi exceptionnel que sans précédent. « Nos pierres, la clientèle les sait magnifiques et de vrais investissements puisque leurs origines sont précises, leurs histoires fortes et leurs valeurs durables. Mais elle aime aussi le style par lequel nous les mettons en valeur, créativité que nous renforçons avec la présentation d’une collection de haute joaillerie inspirée des œuvres calligraphiques de l’Américain Cy Twombly, créativité qui, par la suite, passera par des pièces élaborées dans un studio de design situé au-dessus de la nouvelle boutique parisienne. Nous sommes la maison des plus belles pierres modestement, mais magnifiquement mises en valeur. »

Graff

237, rue Saint-Honoré, 75001, Paris Tel : 01 83 75 54 54 www.graffdiamonds.com
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Des lieux aussi fastueux que les joyaux

La boutique du 237 rue Saint-Honoré va respecter cette veine, cette philosophie. Parce qu’un tel navire amiral se doit d’être l’écrin et non le tout, l’enveloppe qui magnifie et exalte et non étouffe et écrase. Lorsque nous quittons le Costes pour faire quelques mètres et découvrir les lieux, cette vérité s’impose. Dans la muraille noire, une porte dérobée. Qui, poussée, dévoile un chantier bien avancé. D’une superficie de 370 m2 et d’une hauteur sous plafond de 7,50 mètres, l’espace – un mot adapté pour décrire la majesté, la luminosité, la grandeur de ce lieu – nemanquera pas… de frapper les esprits. Pensés par Peter Marino, l’architecte fétiche des signatures du luxe – on lui doit notamment des boutiques Chanel, Louis Vuitton ainsi que celle de Graff proche du Ritz –, les lieux impressionnent. Malgré les travaux encore en cours, le faste saute aux yeux avec des murs tendus de matières rares aux tons pastel, un sol de marbre, et un esprit couture qui englobe tout l’endroit. La hauteur envoûte certes, mais surtout elle permet de mettre en évidence le goût de l’art qui anime Laurence Graff, lui qui a choisi les œuvres présentées. Tableaux contemporains, tables arty, lustres et chan-deliers signés Thaddeus Wolfe créés pour l’occasion, vitrines en or conçues par André Dubreuil… rien n’est laissé au hasard. Tout, même, accroît le raffinement des bijoux qui vont orner les différentes pièces. Grande galerie digne d’un Versailles des gemmes ; salon dédié aux collections Bridal dominé par un dôme reflétant les facettes d’un diamant rond – on dit géodésique – qui semble dessiner un ciel parsemé d’étoiles, le tout orné d’un lustre de l’artiste Nathalie Ziegler Pasqua ; salon de Haute Joaillerie fermé qui présentera les créations les plus exclusives dans un cocon habillé de parchemin peint à la main ; salon VIP intime aux parois laquées craquelées, dont les meubles accueillent notamment une table en verre de Murano dessinée par Vincenzo de Cotais, un miroir de Barnaby Bradford, un meuble-boîte en bronze sculpté par Peter Marino lui-même… Pas de doute, tout est impressionnant, à l’unisson des parures exposées. Last but not least, un Cabinet de curiosités a été aménagé, ouvert à des clients triés sur le volet, dont les murs, recouverts d’un papier peint orné de plumes, donneront à voir, au gré d’un mécanisme unique, des créations aussi inattendues qu’émouvantes. Un écrin sombre, où l’on se tiendra debout, où seules les créations seront éclairées, où les heureux élus savoureront une expérience exclusive.

« Les pierres seront magnifiées dans la nouvelle boutique, commente Matthieu Brichet. Tout est pensé pour elles, tant elles portent, racontent des histoires incroyables, une épopée, un mythe. Au 237, cette magie-là sera encore plus appuyée. » Une magie que le visiteur peut être fier de voir s’exercer à Paris, preuve que Graff croit au pouvoir d’attraction intemporel, à l’alchimie éternelle entre la création es-carats et la Ville Lumière. Songer que la plus grande boutique du joaillier anglais sera prochainement inaugurée dans notre capitale tandis que son espace de la place Vendôme va, plus tard, lui aussi, prendre de l’ampleur, a vraiment de quoi réjouir les amoureux de diamants pas comme les autres.

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Par Thierry Billard - Publié le

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