Joaillerie

Chopard : carats sur la croisette

Autoportrait glamour sur tapis rouge, biographie intime de son monde secret en carats d’exception et or éthique… Cette année, la directrice artistique et coprésidente de Chopard, Caroline Scheufele, présente au Festival de Cannes, dont la Maison est partenaire depuis 28 ans, 78 pièces de haute joaillerie exceptionnelles qui disent beaucoup d’elle. Rencontre tout en magie créative et vérités inspirées.

Il y a les lumières mises sur la montée des marches, les médias en fête, l’aura internationale démultipliée, les selfies à profusion, les réseaux sociaux en ébullition, un festival de flashs pour saluer la magie des salles obscures. Et Cannes, comme tous les ans, a ses projections, sa sélection, ses compétitions officielles ou parallèles, ses polémiques, ses coups de gueule, ses bonheurs, ses ovations, son palmarès, ses joies, ses fêtes. Et Cannes, comme tous les ans, est le point de mire du monde. Et Cannes, comme à chaque édition depuis 28 ans, ajoute à sa célébration du septième art celle de l’imaginaire Chopard, des talents Chopard, du faste Chopard, de l’éthique Chopard. Avec une galaxie de stars scintillantes portant les comètes de carats respectant les droits humains et l’or Fairmined qu’utilise le joaillier, avec les éblouissements créatifs, les moments devenus cultes comme la remise des Trophées, les instants rares et suspendus qu’offre la Maison suisse… Mais avec aussi une surprise. Oui, la surprise d’un lever de voile, poétique, fantasmagorique, esthétique même, sur le monde intérieur de celle qui inspire cet univers unique : Caroline Scheufele. Si l’édition 2025 du Festival Chopard made in Croisette est tout aussi féerique que les précédentes, une émotion nouvelle en accentue l’impact.

Collier en or éthique blanc 18 carats serti d’une émeraude cabochon de 129 carats, de diamants tailles poire (28,85 cts) et de diamants (21,56 cts)

Celle de comprendre, grâce à elles, à travers elles, le ressenti intime de l’alchimiste du summum qui les conçoit, la directrice artistique et coprésidente de Chopard. Cette année, celle qui a introduit le glamour joaillier sur les marches plonge en elle-même pour en renouveler l’inventivité et le sens. Parce que, ainsi qu’elle le dit : « Chaque bijou est une scène, chaque pierre précieuse tisse un récit où l’art joaillier reflète autant [son] parcours personnel qu’une émotion universelle », elle a puisé dans son propre univers de quoi dessiner les colliers, bagues, boucles d’oreilles, bracelets et montres fabriqués dans les ateliers de la Maison. Elle explore non ses passions mais ses moindres secrets, son cadre de vie, ce qu’elle voit dans le monde qui l’entoure, en somme présente la multiplicité de ses facettes, elle la passionnée de diamants. Faune, flore, couture, gemmes, cosmos et cœur résonnent au diapason de ses inspirations. Et l’ensorcellement malicieux, l’enchantement des yeux, le prodige des couleurs, des formes, etc. renforcent autant qu’ils dévoilent le grand mystère qu’est la créativité joaillière. À jamais, grâce à Chopard, Cannes parvient à faire une fois encore pousser, se déployer la plus noble des palmes : celle de l’émotion éblouie. Foin de théorie admirative, laissons l’intéressée s’exprimer et ses bijoux parler d’elle. D’emblée, interrogée sur ce qu’elle ressent à l’approche de ce partenariat avec le Festival, qui s’impose, déjà, comme l’œuvre de sa vie, Caroline Scheufele ouvre l’une des portes révélant qui elle est : une cheffe d’entreprise certes, une artiste bien sûr, mais surtout une curieuse de l’âme humaine. Des valeurs d’excellence, de créativité et d’engagement « La belle histoire entre Chopard et le Festival de Cannes, qui dure depuis 1998, est bien plus qu’un simple partenariat : c’est une collaboration humaine, artistique et émotionnelle, dit elle. Ensemble, nous avons apporté un souffle de glamour sur le tapis rouge, qui rend l’événement incontournable. La Palme d’or, que j’ai redessinée en or éthique, en est devenue l’icône. Ce partenariat nous a permis de grandir, de nous réinventer, tout en restant fidèles à nos valeurs d’excellence, de créativité et d’engagement. Lorsque, en 2013, nous avons lancé notre déploiement vers un luxe durable en introduisant de l’or éthique dans nos créations joaillières, notre approche a été visionnaire et a rencontré un véritable écho.

À chaque édition du Festival de Cannes, Caroline Scheufele, coprésidente de Chopard  dévoile ses créations joaillières qui sont portées par les plus grandes stars internationales. L’année dernière, Tong Liya , Demi Moore et Bella Hadid ont rayonné sur le tapis rouge, où la magie Chopard opère toujours plus.

Bague Byron le Cavalier King Charles en or éthique blanc 18 carats sertie de diamants blancs, noirs et cognac, de rubis et de saphirs. Yeux sertis d’onyx. Au centre, bague Paon en or éthique blanc 18 carats et titane sertie d’une opale noire taille cabochon (15,71 cts), de saphirs, tsavorites, tourmalines Paraïba et de diamants. Collection Red Carpet 2025.

Si je devais associer Chopard à un symbole, je choisirais le coeur, parce qu'il y a une famille derrière.

Derrière chaque bijou Chopard, il y a donc une histoire responsable, un respect de l’humain et de la nature, qui me sont chers. » Un triptyque auquel les stars adhèrent. La coprésidente de Chopard parle même à leur propos d’« affection réciproque », ajoutant : « Julia Roberts, Bella Hadid, Uma Thurman, Juliette Binoche (présidente du Festival cette année) ou encore Kevin Costner sont des personnes que j’admire, des muses, mais aussi des amis. » Et de citer le partage de valeurs communes, dont l’authenticité et l’élégance. Et un certain goût du spectacle, voire du spectaculaire, sans que le terme soit péjoratif. On peut être humain, entre complices, dans l’univers du minéral avec des matières premières que d’aucuns pourraient penser “froides”, mais réussir à faire naître des shows du beau chaleureux, des parures d’apparat qui ne paraissent jamais figées. Cela dit, en ayant la chance, le privilège même, de pouvoir partir de joyaux époustouflants, pourrait-il en être autrement ? Dans la haute joaillerie d’exception, n’est-on pas à la fois dans le show-off et la mesure, dans l’explosion du magnifique et la retenue pour éviter d’en faire trop ? « Chaque bijou est une scène, chaque pierre raconte une histoire, explique Caroline Scheufele. J’aime imaginer les pièces comme des rôles que l’on attribue à des actrices : certaines sont flamboyantes, d’autres plus discrètes, mais toutes ont une présence. Parmi les 78 pièces emblématiques de cette année, comme autant d’éditions du Festival, je pense au choker créé autour d’une émeraude cabochon de 129 carats ; c’est un bijou éminemment spectaculaire ! Je suis, avec les artisans, au service de la création pour offrir des bijoux aussi audacieux que somptueux. » Et pour jouer avec les regards, les envies, les désirs.  Le jeu, les références à l’enfance sont toujours une inspiration. Comme une réminiscence des moments où, petite, elle plongeait les mains dans les parures de sa maman. « J’adorais fouiller dans ses tiroirs, raconte-t-elle. Elle avait un œil incroyable pour les pierres.

Ces souvenirs m’ont appris à reconnaître la beauté, la rareté. Cette magie de l’enfance, ce regard émerveillé, vous les retrouvez notamment à travers des pierres extraordinaires : des diamants roses, des émeraudes spectaculaires, ou encore des spinelles rares. Ce sont des bijoux qui font rêver. » Mais l’autoportrait à travers gammes et gemmes, le puzzle personnel en 78 pièces d’un kaléidoscope de carats, comment se matérialise-t-il ? Dans cette édition au titre on ne peut plus clair – Caroline’s Universe –, de quelle manière décalée, revisitée, se déploie la personnalité de cette femme au sourire énigmatique ? « Chaque bijou évoque un élément de ma vie, à travers la faune, la flore, la couture, les gemmes, le cosmos, le cœur », explique-t elle. Et de préciser : « Cette approche est une façon de partager mes inspirations profondes et de montrer que Chopard est surtout une entreprise familiale, humaine, où la création vient du cœur. » Ce cœur qui, depuis des années, est partout dans les collections, symbole universel devenu la signature du joaillier et que la directrice artistique a placé, entre autres, à l’extrémité de la Palme d’or, énième preuve que la référence suisse, selon ses propres termes, « avant d’être une maison de luxe est une maison de famille, de passion et d’amour ». L’amour, chacune de ses facettes le met en scène. Celui que procurent des animaux, par exemple, source de bonheur pour l’artiste, qui vit entourée de chiens et savoure qu’ils « apportent de la joie, de la spontanéité, de l’amour inconditionnel ». Si bien que la faune, dans cette collection Red Carpet 2025, se transforme en bestiaire onirique, avec notamment un serpent en diamants et émeraudes rendant hommage à l’animal zodiacal chinois de l’année, plus d’autres surprises flirtant avec l’allégorie, « source d’énergie ». La flore n’est pas en reste, elle aussi « essentielle » dans sa vie, puisque les fleurs embellissent son quotidien et embaumeront la Croisette à travers des boucles d’oreilles en forme de pivoines serties de rubis ou des bagues inspirées de différentes variétés travaillées avec un incroyable réalisme. Caroline Scheufele insiste : « Les fleurs représentent la beauté, la délicatesse… tout ce dont a besoin l’être humain, en somme. »

Lors du Festival de Cannes 2024, la top model Eva Herzigova et les actrices Emmanuelle Béart et Sofia Carson ont elles aussi porté les pièces de haute joaillerie de la Maison Chopard.

Des pièces joaillières pensées comme des broderies Comme l’être humain a besoin de féminité douce, glamour, mode et que la directrice artistique a lancé une collection de robes, des bijoux Red Carpet 2025 inspirés de cette démarche défilent à Cannes. « Avec Caroline’s Couture, j’ai souhaité concevoir des vêtements qui magnifient les créations de haute joaillerie, renversant ainsi la tradition où ce sont les bijoux qui mettent en valeur les tenues. Parce que j’aime la couture pour son exigence, sa précision, sa poésie, parce que je porte la même attention aux détails et éprouve le même désir de créativité dans ces deux univers, j’ai pensé certaines pièces joaillières comme des broderies. Et notamment une montre en or blanc entourée d’une dentelle de diamants, véritable sculpture de lumière. » De la lumière au ciel, il existe une logique. Celle qui permet, en scrutant les galaxies l’espace de quelques nuits ou films, d’inventer des joyaux qui puisent dans l’immensité du cosmos et emportent loin. Qui sait ? Peut-être au pays des rêves. En tout cas, chez une Caroline Scheufele fascinée depuis l’enfance par les astres et qui aimait scruter les cieux parce que « regarder les étoiles [l]’apaisait », il s’agit d’une puissante source d’inspiration. « Cette année, j’ai imaginé un sautoir orné d’une lune parée de diamants blancs, sur laquelle repose une panthère majestueuse, explique-t-elle. Ma manière de rendre hommage à l’univers, et au lien mystérieux qui existe entre les astres et nos vies. » D’une star l’autre, à Cannes les étoiles sont autant sur le tapis rouge, dans la collection Red Carpet de Chopard que dans les yeux de ceux qui ont la chance de l’admirer.

 INSOFU : L’émeraude à son summum

INSOFU : L’émeraude à son summum

  • La mathématique des gemmes est autant un calcul fabuleux de comptabilité des carats qu’un exercice de magie qui fait étinceler l’esprit. Le chiffre, à lui seul, époustoufle : 6 225 carats en un bloc. Une émeraude brute, unique, magistrale, portant le nom d’Insofu – traduction du mot “éléphant” en langue bemba –, découverte en 2010 et directement issue de la mine à ciel ouvert de Kagem, en Zambie. Mais qu’en faire ? Comment en extraire le meilleur, le plus beau, le plus rare, quand on songe que, à la différence du diamant brut, dont on arrive à deviner d’emblée ce qu’on peut en tirer en termes de gemmes finales, cette pierre sombre très fragile ne révèle son plein potentiel que lors de la taille, laquelle peut mal se passer et créer des éclats irrécupérables ? Les artisans de Chopard se sont penchés sur la question et ont tiré du bloc 850 carats d’émeraudes de différentes tailles, à la couleur et à l’éclat fabuleux, devenus pour une part d’entre eux 15 pièces de la collection Insofu. Joyau de la couronne, si l’on peut dire, un pendentif du même nom représentant un pachyderme joyeux, orné de 50 carats d’émeraudes tailles poire et ovale. Mais des boucles d’oreilles accueillant chacune une paire d’émeraudes, donc “quatre gemmes appairées”, fascinent tout autant. Incluses dans une collection inspirée de Gastby le Magnifique, ces pièces impressionnantes « racontent toutes une histoire de grandeur, de mystère et de raffinement », estime Caroline Scheufele. Qui précise que « le style Gatsby est idéal pour cela, avec ses lignes Art déco, ses jeux de lumière ». On ne peut qu’être d’accord avec elle.
Les temps forts Chopard à Cannes

Les temps forts Chopard à Cannes

  • On pourrait dire que le Festival Chopard, à Cannes, c’est tous les jours… Et l’exprimer ainsi n’aurait rien d’erroné ni d’exagéré. Imaginez : chaque jour, lors de la montée des marches sur le tapis rouge et dans différentes soirées, des stars amies du joaillier suisse portent des joyaux de la collection Red Carpet 2025, ajoutant du glamour au glamour. Mais certains événements de la Maison sont appelés à plus de retentissement encore. Emblématique s’il en est, et « grand moment d’émotion puisqu’il s’agit de célébrer les talents de demain, les étoiles montantes du cinéma », dixit Caroline Scheufele, le 16 mai sont remis les Trophées Chopard. Sur la plage du Carlton, en présence d’Angelina Jolie, la marraine, Marie Colomb et Finn Bennett incarnent la relève du septième art international et reçoivent leur récompense, succédant à des comédiens devenus stars comme Marion Cotillard, Léa Seydoux, Diane Kruger, Niels Schneider, Jessie Buckley… Trois jours plus tard, le 19, à l’aéroport de Cannes-Mandelieu, se déroule le Chopard Gala Evening : Universe, tandis que le 21 voit l’apothéose de la grande soirée Chopard, baptisée Gentlemen’s Evening.
Par Thierry Billard - Publié le

Vous aimerez sûrement les articles suivants…

Rejoignez-nous sur Instagram Suivre @ParisCapitale