Joaillerie

David Morris : une dynastie plus que précieuse

Depuis les années 1960, David Morris et sa famille dévoilent des bijoux hors du commun, mêlant pierres d’exception, savoir-faire et créativité.

 

Jeremy et Cecily Morris, le fils et la petite-fille de David Morris, ont rejoint l’entreprise familiale. 

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En Europe, les maisons de joaillerie familiales se comptent sur les doigts d’une main. La bri­tannique David Morris fait partie de ce cercle où la passion des pierres précieuses se per­ pétue de génération en génération. Il y a soixante et un ans très exactement, David Morris fondait sa propre maison de joaillerie. À 15 ans, il quitte l’école sans trop savoir quoi faire. Un des membres de sa famille repère son goût pour le dessin et lui suggère de devenir tailleur de diamants. Il se retrouve apprenti monteur de diamants et orfèvre dans une petite entre­ prise à Hatton Garden Londres. « Nous n’étions que trois au sommet d ’un petit immeuble, à l ’étage inférieur se trouvait un sertisseur de diamants connu de tous sous le nom de Posh John (Ndlr : posh signifie snob) car il arrivait au bureau avec un chapeau melon et un parapluie roulé », raconte David Morris. « Il s’est approché de moi et m’a dit : “Vous avez une bonne réputation en tant qu’artisan. Devons ­nous former un partenariat ensemble?” J’avais seulement 20 ans et j’étais assez flatté. Nous avons ouvert un atelier rue Greville. John était un homme aimable, plus âgé que moi, avec de nombreux contacts dans le secteur. Nous avions beaucoup de travail, mais c’est moi qui en faisais la majeure partie, donc j’ai fini par créer mon propre atelier. Suzette et moi venions de nous marier – nous sommes toujours ensemble – et mon beau-père a garanti un prêt de 200 livres sterling. Ce fut la naissance de David Morris. ». C’était en 1962.

À quoi doit-­il son succès ? Il décroche deux fois de suite le prestigieux De Beers International Diamond Award. Une récompense qui lui apporte une foule de clients prestigieux, des stars de cinéma à l’aristocratie anglaise en passant par la famille royale britannique. Chacun se souvient de l’Aston Martin à bord de laquelle sont partis le prince William et Kate Middleton après leur cérémonie de mariage en 2011. Le dragon en or qui ornait le capot était une création de David Morris réalisée sur commande spéciale pour les 21 ans du prince Charles. Dès ses débuts, David Morris se distingue de ses homologues par son appétence pour les pierres originales, par leur taille ou leur teinte. Lui, mise sur des gemmes aux couleurs qui swinguent, du bleu lagon des Paraíba, au rose poudré des perles de Conque en passant par les dégradés pêche des saphirs padparadschas, les reflets multicolores des opales noires, sans oublier les rares rubis sang de pigeon, les saphirs du Cachemire et les émeraudes colom- biennes verdoyantes. À partir des années 1970, ce British taste séduit Liz Taylor. Les James Bond Girls en sont également parées, permettant à David Morris de s’offrir un tremplin international en termes de notoriété. Sans oublier la scintillante couronne qui est présentée à la planète entière chaque année, lors de l’élection de Miss Monde. Plus récemment, Beyoncé et Kate Winslet sont tombées sous le charme des parures signées David Morris. Le joaillier aime plus que tout mélanger de grosses pierres de couleur à des diamants taille marquise sur de voluptueuses bagues cocktail. Autre signature du Londonien : les diamants taille rose accolés à des pierres précieuses.

Beyoncé porte le collier Fusion et les boucles d’oreilles Mantra en diamants lors d’une soirée privée à Dubai en 2023.

Cette exigence de l’exceptionnel, de l’unique et du sensationnel coule dans les veines de Jeremy Morris qui succède à son père en tant que P.-D.G. et directeur créatif de la maison en 2003. Cecily, sa fille et petite-fille du fondateur, rejoint aussi l’aventure familiale en tant que directrice du contenu créatif. Basé sur Bond Street, l’artère la plus chic de Londres, l’immeuble du joaillier abrite la boutique, les bureaux, l’ate- lier de haute joaillerie et le studio de design au cœur desquels chaque bijou est conçu. David Morris est le seul joaillier installé sur Bond Street à disposer encore d’un atelier sur place, animé par des artisans passionnés dont certains ont plus de trente ans d’ancienneté. Signe que la joaillerie est une affaire de filiation, de fidélité et d’affection chez David Morris.

 

Références bagues :

David Morris. Bague Vega avec un saphir de Birmanie de 16,30 carats. Bague Aurora Maelstrom, avec un exceptionnel diamant bleu taille poire de 4,28 carats au centre, entouré de diamants roses et blancs.

Par Fabrice Léonard - Publié le

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