Joaillerie Paris, motifs de prédilection
Nature idéale
Après le piquant Cactus lancé en 2016 Cartier revient à la flore avec sa nouvelle collection Grains de café qui est égale- ment un retour aux sources puisque ce motif avait déjà séduit Jeanne Toussaint, directrice artistique de la maison entre 1933 et 1970. Légèrement modernisés et revisités à travers la création de nouveaux bijoux, les grains de café en or jaune sont montés sur une chaîne torsadée, de type palmier, et éclairés de petits diamants taille brillant. Mobiles, ils produisent un son discret lorsqu’on les secoue près de l’oreille, une musique qui rappelle la célèbre chanson de Serge Gainsbourg, Couleur café. Une seconde version est proposée en or rose et obsidienne, une pierre volcanique à la teinte profonde et chatoyante. Derrière cette collection à la fois ludique et raffinée, le savoir-faire de la maison de la rue de la Paix garantit le confort des pièces qui peuvent compter jusqu’à 70 composants pour une simple bague.
Chez Bvlgari, la ligne Serpenti continue sa mue. Des années 1940 qui ont vu les premières chaînes Tubogas, version stylisée du reptile, au dernier chapitre baptisé Viper, l’animal a inspiré des bijoux à la modernité sans cesse renouvelée, misant sur la radicalité du design et mettant en lumière le motif des écailles. Déclinées en or blanc, jaune et rose, celles-ci sont montées une à une par les maîtres-artisans de la maison sur une spirale interne. Un procédé complexe qui donne toute sa souplesse aux pièces Serpenti Viper. Certaines sont serties de diamants et toutes sont livrées avec un certificat unique attestant de l’utilisation d’or éthique pour leur fabrication, une règle absolue pour le joaillier italien depuis janvier 2022.
Détails couture
Fasciné par les dentelles portées par les femmes, Mario Buccellati, le fondateur de la maison éponyme, décida de les traduire en or, choisissant une base de tulle sur laquelle s’inscrivaient divers motifs floraux. Cette technique, héritée de la Renaissance, consiste à percer à la main une feuille d’or de minuscules trous. Aujourd’hui, cette façon d’ajourer le métal fait partie des artisanats typiques de la maison italienne qui l’utilise pour des pièces de haute joaillerie, telle une manchette tout juste sortie des ateliers après deux ans de travail, mais aussi pour des collections plus accessibles comme Opera Tulle qui se décline avec des amazonites, une pierre verte dont le nom viendrait du fleuve Amazone, où elle a été découverte.
Motif emblématique de la maison Chanel depuis 1955, le matelassé a inspiré la collection de joaillerie Coco Crush lancée en 2018. Les boucles d’oreilles à porter en solo sont en ce moment à l’honneur avec une série de earcuffs en or beige, jaune ou blanc où l’on retrouve le quadrillage en losanges dessiné par les incises nettes et régulières du métal dont le bombé est poli à la main pour un maximum d’éclat.
Quant à VanCleef&Arpels, qui ne revendique certes pas d’inspiration couture pour sa ligne Perlée, le relief régulier des perles d’or n’est pourtant pas sans rappeler celui des galons qui ornent les vêtements. Présent dans la maison depuis les années 1920, ce motif fait l’objet d’une collection à part entière depuis 2008. Cette dernière s’agrandit régulièrement pour accueillir de nouvelles pièces comme récemment les bagues inspirées des modèles Philippine de 1968, ornées de pierres dures. D’autres reprennent l’esthétique des modèles Caroline, de la fin des années 1970, et introduisent pour la première fois dans la ligne Perlée les pierres précieuses de couleur : saphirs, émeraudes et rubis. Deux parures, composées de pendentifs et de joncs ouverts, viennent compléter l’ensemble ainsi qu’une série de montres proposées avec un bracelet en tissu gros-grain. L’esprit couture est bien là. n
Symboles précieux
Les bijoux sont par excellence des objets de sentiments que la maison Chaumet célèbre traditionnellement à travers sa collection Liens, et désormais grâce à une série de nouveaux pendentifs en pierres dures baptisée Jeux de Liens Harmony. Le cœur est également un incontournable de la joaillerie d’émotion. La maison Chopard le met au centre de sa nouvelle collection My Happy Hearts, des motifs petit format en cornaline rouge, nacre blanche ou diamants, montés sur de fines chaînes qu’on porte en accumulation. Clin d’œil au film, où son collier en cœurs de rubis porté par une Julia Roberts éblouissante a marqué les esprits, Fred a emprunté le nom Pretty Woman pour sa collection joaillière autour du cœur, des bijoux fins les plus accessibles aux modèles uniques de haute joaillerie. Un peu moins romantique, la fleur de Monogram de Louis Vuitton est devenue en un siècle un motif phare de la maison et au-delà, un véritable symbole du luxe à la française. Au cœur des lignes de joaillerie du malletier, elle se présente ajourée sur les nouvelles pièces de la collection Empreinte qui s’enrichit de bagues, pendentifs, sautoirs, earcuffs et bracelets aussi faciles à porter qu’à mixer à l’infini.
Insolite et innovant, Boucheron rend précieux un déchet industriel !
Passionnée par les matières innovantes, Claire Choisne, la directrice des créations de la maison Boucheron, a sélectionné du Cofalit, un matériau issu de déchets industriels vitrifiés, pour orner trois nouvelles pièces Jack : un bracelet deux tours, une broche et une puce d’oreille. « Le Cofalit est aux antipodes de ce qui est considéré comme précieux dans l’imaginaire collectif, souligne-t-elle. J’aime la radicalité et l’esthétique de ce déchet industriel recyclé qui est au bout de son cycle de vie. Le fait que cette matière n’ait aucune utilité m’a inspirée. J’ai voulu lui donner de la valeur pour toujours à travers cette collection capsule. » Avec son aspect minéral, le Cofalit a pu être taillé comme une pierre et facetté à la façon du motif Jack, un design épuré et contemporain qui correspond parfaitement à l’esprit du matériau.
Capsule Jack de Boucheron Ultime en or et Cofalit. www.boucheron.com
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