Le tout mis en valeur par un style et un ton contemporains. L’alchimie prend vite. Présentation dès 2004 à Cannes et Paris, notamment chez Colette, mais aussi Hong Kong et différentes villes chinoises… d’emblée la mission est de porter la bonne parole sur différents territoires. « Se lancer en France, c’était montrer combien Qeelin s’envisage en joaillier international et pas exclusivement chinois », commente Christophe Artaux. Les collections correspondent à ce melting-pot des influences. « Nous avons toujours voulu un style chinois, mais sans les exagérations que certains lui prêtent, poursuit l’actuel CEO. Dennis Chan transforme et traduit les inspirations, les sens et les émotions asiatiques en dessins, modèles et valeurs universels, Qeelin les réalise avec une facture et un goût de l’épure occidentaux. » De fait, très vite Bo Bo (un panda teddy-bear craquant, dont la dernière version en céramique ornée d’or et de diamants charme), et Wulu (inspiré d’un fruit chinois) remportent les suffrages. En Asie, les boutiques se développent, les femmes craquent. Le premier espace parisien ouvre dès 2007 dans les galeries du Palais Royal. Tant et si bien que le joaillier entre dans le giron du groupe français Kering en 2012. Un gage d’expansion et la confirmation du potentiel comme de l’aura déjà acquis. En 2015, un nouveau chapitre s’ouvre : Guillaume Brochard prend du champ pour des raisons personnelles et le Français Christophe Artaux lui succède. La philosophie, elle, demeure. Cet ancien de LVMH passionné par l’Orient s’enflamme pour cette marque « playfull, ludique, un peu iconoclaste, qui ne se prend pas au sérieux, mais travaille et fabrique avec exigence. »
De cette « bouffée d’air dans le monde de la joaillerie parfois trop traditionaliste » sont nées des collections au mix de prix attrayant, mêlant bijoux accessibles et autres aux tarifs plus élevés comme ceux de la gamme Couture. La ligne Wulu, inspirée par un fruit chinois en forme de 8, qui « incarne la chance, l’énergie positive, la protection », se pare d’or, de diamants blancs. Une véritable amulette contemporaine. En or blanc et noir, incrusté de diamants aux mêmes tons, Bo Bo, avec ses airs d’ourson, de panda repensé et articulé, rappelle la tendresse de l’enfance, invite à la paix, à l’innocence.
Quant à la collection Qin Qin, elle réinvente un symbole de la culture chinoise et se fait romantique lorsque ses deux poissons empierrés aux tons glamour se lient par la bouche grâce à des aimants, baiser tendre et précieux. Colliers, pendentifs etc., dans ces gammes comme dans d’autres – la Xi Xi évoque le lion chinois, la Wang Wang traduit l’affection que l’on porte à ses animaux de compagnie – Qeelin rivalise d’imagination et de messages personnels. Et s’adresse aux femmes désireuses de porter des pièces sortant des sentiers battus, leur envoie des messages intimes, tendres. Qeelin aurait-il inventé les bijoux-doudous du temps moderne ?