Joaillerie

Tiffany & Co, la légende américaine

Eclectiques et raffinées, féeriques et contemporaines, les créations du joaillier new-yorkais ont de quoi faire briller son aura à travers le monde pendant encore de nombreuses décennies.

Les débuts

C’est une success-story dont les Américains ont le secret. Celle de Charles Lewis Tiffany et de son ami d’école John B. Young. En 1837, à 25 ans et avec 1 000 dollars en poche, ils ouvrent une boutique au 259 Broadway à New York. Alors que les Astor, Rockefeller et autres Morgan font fortune, leurs épouses se pressent vers leur boutique pour y dénicher des objets précieux et autres breloques. Et devient ainsi l’adresse fétiche des grands noms de la révolution industrielle américaine. Mais Charles rêve déjà de diamants et son regard se tourne vers la France car le luxe à la française est déjà une référence outre-Atlantique. Dès 1848, John B. Young se rend régulièrement dans l’hexagone en quête de pierres d’exception. C’est l’époque où les familles nobles en fuite, bradent leurs diamants. Du coup, le joaillier acquiert des gemmes incroyables qu’il importe aux Etats-Unis. Puis, pendant 20 ans, ils vendent des objets européens dont les élégantes new-yorkaises raffolent. Parallèlement, ils ouvrent une boutique dans la capitale française en 1868.

Le diamant

La notoriété de la maison explose lorsqu’elle achète en 1877 un diamant brut jaune de presque 300 carats qu’elle fera tailler en France. Le docteur George Frederick Kunz, fameux gemmologue de Tiffany & Co. à l’époque, décida de faire tailler la gemme avec 82 facettes, soit 24 de plus que les traditionnelles 58. Une pierre exceptionnelle de 128,54 carats baptisée Tiffany Diamond que seules trois femmes portèrent dont Audrey Hepburn. Le cou de l’actrice fut illuminé par cette gemme montée sur le collier Ribbon Rosette créé par Jean Schlumberger lors de la sortie du film Breakfast at Tiffany’s. Et finit d’asseoir ainsi sa réputation glamour de maison de luxe américaine. Le célèbre immeuble sur la Cinquième Avenue à New York, dans lequel le joaillier s’installa en 1940 et qui abrite toujours au dernier étage les ateliers de haute joaillerie, servit en partie de décor à l’adaptation cinématographique de la nouvelle de Truman Capote. Il faudra patienter jusqu’en 2022 pour découvrir le lifting de cette mythique adresse. Récemment, Tiffany&Co. a acquis un diamant de 80 carats, destiné à ré-imaginer le collier historique de l’exposition universelle de New York de 1939. Un bijou d’une valeur inestimable.

tiffany & co diamant

Le Serti Tiffany

En 1886, Tiffany & Co. introduisit la bague de fiançailles telle qu’on la connaît aujourd’hui avec le Serti Tiffany, une innovation qui pose le diamant au-dessus de l’alliance avec six griffes de platine, permettant une réflexion de la lumière maximale et mettant en avant la brillance du diamant. En 1905, Eleanor Roosevelt la découvrit dans sa corbeille de mariage. Aujourd’hui, le Serti Tiffany reste l’un des styles de bagues de fiançailles le plus répandu au monde. Ces coups de maître valurent à la maison d’être surnommé “le roi du diamant” par le très sérieux magazine New York Times.

L’argent

La bonne fortune de la maison provient également d’un matériau, jugé moins noble à l’époque : l’argent. Objets pour la maison (boîtes, cadres photos, porte-clés, vaisselle, timbales de naissance, pinces à billets…) et bien sûr bijoux sont façonnés dans un argent aux reflets rutilants. Et c’est encore en France que la firme fut reconnue internationalement lors des  Expositions Universelles de Paris de 1867 et 1900. La compagnie se vit attribuer le Grand Prix de l’Art de l’Argent, devenant ainsi la première maison de conception américaine honorée par un jury étranger. Elle fut également la première société américaine à employer la norme de 925/1000 de pureté d’argent. Ce taux fut adopté plus tard par le Congrès des Etats-Unis comme la norme, grâce aux efforts de Charles Lewis Tiffany.

The Tiffany Blue Box

La couleur emblématique Tiffany Blue®  a été choisie par son fondateur Charles Lewis Tiffany pour habiller la couverture du Blue Book dont la première édition date de 1845. Également appelée bleu myosotis ou évoquant le bleu des œufs de rouge-gorge, cette couleur qui pare les boîtes de la maison a sans doute été choisie en raison de la popularité de la turquoise qui ornait les bijoux du XIXe siècle. La turquoise était également très appréciée des mariées de l’époque victorienne, qui avaient pour coutume de donner à leurs suivantes une broche en turquoise en forme de colombe comme souvenir du jour de noces. La couleur Tiffany Blue® a été déposée par le joaillier en 1998 et standardisée par le Pantone® Matching System sous le code 1837 Blue, ainsi nommé d’après l’année de la fondation de Tiffany & Co.

Les créateurs

Tiffany & Co. fait appel régulièrement à des créatifs d’horizons différents : Jean Schlumberger en 1956, Paloma Picasso et Elsa Peretti dans les années 70. Les créations aux accents naturalistes du premier furent et sont régulièrement portées par les stars et grandes icônes américaines comme Jackie Kennedy, Elizabeth Taylor ou Greta Garbo. Paloma Picasso introduisit couleurs, volumes et formes inédites. Elsa Peretti, designer et créatrice de bijoux récemment disparue à l’âge de 80 ans, conçut des joyaux aux lignes organiques. Sans oublier le célèbre architecte Franck Gehry qui dessina une collection lancée en 2006.

tiffany & co créateurs
tiffany & co blu box

Les icônes

Si la bague de fiançailles signée Tiffany & Co. est un incontournable pour les futures mariées, le joaillier imagine pour la première fois le pendant masculin. Nommée la Charles Tiffany Setting, elle rend hommage à l’inventeur de la bague de fiançailles star de la maison. Décliné en différents designs, ce bijou est orné d’un diamant solitaire – chaque pierre étant soigneusement tracée et certifiée –, disponible soit en taille rond brillant ou émeraude et jusqu’à 5 carats sur une base d’anneau, en platine ou en titane, qui rappelle la silhouette d’un sceau. Autre bijou star de la maison, la manchette Bone d’Elsa Peretti qui a rejoint, en 2009, les collections permanentes du British Museum. Le joaillier fête les 50 ans de Bones avec une version pop en cuivre coloré noir, bleu, rouge ou vert. Il ne faut pas oublier la ligne T, un best-seller dès son lancement en 2013 imaginée par Francesca Amfitheatrof, la directrice artistique de la maison à l’époque. Ni la récente famille baptisée Tiffany City HardWear. Inspirée d’un bracelet unisexe de 1971, la collection a été repensée à partir de maillons mobiles. Et encore moins Atlas X – une version plus moderne, plus audacieuse, de la collection emblématique Atlas – qui est inspirée par les chiffres romains de l’horloge emblématique de la boutique Tiffany de la 5e Avenue et qui revisite les designs originaux Atlas présentés en 1995. Perpétuellement en mouvement,  Tiffany & Co.  écrit encore et toujours son avenir avec le lancement à l’automne prochain d’un inédit bijou.

La haute joaillerie

L’histoire du joaillier est jalonnée de pierres précieuses extraordinaires qui donnent naissance chaque année à de nouveaux trésors de haute joaillerie réunis au cœur de la collection Blue Book, baptisée ainsi en 1845 à l’occasion de l’édition du premier catalogue de haute joaillerie de la marque. Les joyaux 2021 Colors of Nature célèbrent la beauté du monde avec un fascinant voyage autour de quatre thèmes : Planète, Terre, Mer et Ciel. Imprégnées de l’imagination brillante de Jean Schlumberger, les nouvelles créations de haute joaillerie associent gemmes rares et diamants étincelants, créant des tableaux d’artiste qui transforment l’élémentaire en extraordinaire.

tiffanny & co haute joaillerie
Par Fabrice Léonard - Publié le

Vous aimerez sûrement les articles suivants…

Rejoignez-nous sur Instagram Suivre @ParisCapitale