Son travail devient exploit et épuisement, épuisement d’un lieu, mais aussi de son regard. La photographe allemande Henrike Stahl, deuxième artiste invitée à la résidence Instants par Château Palmer et Leica, se passionne, de son côté, pour la marge, l’entre-deux, les idées en transition. Dans des images bienveillantes à la palette enjouée, elle transmet, au fil des mois, le travail vigneron avec une sensibilité complice. Son désir ? «Transmettre une note d’espoir aux générations futures.»Au Jeu de Paume, c’est le même regard aiguisé sur l’invisibilité qui motive Bertille Bak. L’artiste s’immerge dans les communautés de personnes oubliées, écartées par la société et se fond dans leur quotidien. De cette cohabitation, naissent des récits fictionnels, des images sensibles qui dévoilent les violences dont sont victimes ces populations marginalisées. C’est le regard incisif d’une immense écrivaine que l’on ressent encore à la MEP. « La ressemblance entre la photographie et mon intention d ’écrire, c’est de capter l ’instant en sachant qu’il est éphémère », confie Annie Ernaux. L’exposition “Extérieurs. Annie Ernaux & la Photographie”, s’appuie sur le regard de Lou Stoppard. La commissaire a tissé un lien entre des textes tirés du livre de la Nobel de littérature, Le journal du dehors (1993) et des photographies issues des collections de la MEP.
L’image pour vivre
Le regard affûté sur l’actualité envahit les cimaises comme un cri de résistance pour la liberté. Direction l’Ukraine d’abord avec l’exposition “Ukraine, vision(s)” à la Gaîté Lyrique. Ils sont journalistes, réalisateurs, artistes, de l’agence Myop et six écrivains membres de PEN Ukraine.