Vos clients vous font-ils souvent des commentaires “inspirés” sur votre cuisine ?
Cela arrive. Mon plus beau souvenir de chef, c’est quand une cliente m’a dit « C’est tellement bon, que j’en oublie tous mes soucis. » Cela m’a énormément touchée, elle avait résumé en une seule phrase les raisons pour lesquelles je fais ce métier !
Quel est votre plus grand souvenir de table ?
C’était chez Alexandre Mazzia. Je n’ai pas un plat qui me revienne en tête, car tout était tellement complexe et travaillé. Je ne saurais même pas expliquer ce que j’ai mangé, mais c’était dingue : un moment magique. Plus récemment, j’ai dégusté la cervelle au beurre citronné de Raquel Carena (N.D.L.R. : chef du Baratin dans le 20e à Paris), et ça m’a mis une vraie claque.
Comment avez-vous vécu la pandémie, lorsque les restaurants étaient fermés ?
Pour moi, ça a été une période très compliquée, je n’avais pas de travail, j’ai fait des extras, j’ai travaillé pour quelques associations, mais j’ai surtout beaucoup réfléchi, car c’est la première fois que je me trouvais à l’arrêt total, sans perspectives, sans rien. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis inscrite à Top Chef : je trouvais le moment idéal pour me confronter à un challenge de ce genre.
Cela vous a-t-il fait gagner du temps dans votre carrière ?
En quelque sorte oui, c’est difficile à dire. Bien entendu, cela permet plus de retombées médiatiques et de visibilité que les autres chefs. Forcément, cela nous rend plus attrayants et donc plus prisés pour certains postes. Top Chef nous met en lumière, c’est certain. Mais je pense que si j’en suis là c’est surtout grâce au travail et à la passion pour mon métier.
Les réseaux sociaux sont de plus en plus présents au quotidien. Un chef peut-il exister sans eux ?
Ma réponse, c’est un grand OUI. Je communique très rarement sur les réseaux sociaux, déjà parce que je n’ai pas le temps, mais surtout parce que je n’aime pas beaucoup ça. Se mettre en scène, faire la bonne photo, le bon commentaire… c’est un autre métier qui n’est pas le mien : moi, je fais la cuisine. Je suis très contente de voir qu’il y a beaucoup de bouche-à-oreille. C’est “à l’ancienne” et ça me plaît vraiment, que les gens viennent pour mon travail, plutôt que pour ma super photo postée la veille ! Mais je reste consciente que les réseaux sociaux restent un passage obligé pour se faire connaître… à utiliser avec modération, donc !
Comment aimeriez-vous que l’on se souvienne de votre cuisine, le jour où vous raccrocherez vos casseroles ?
Comme un de leur meilleur souvenir de restaurant, une cuisine sincère et touchante (voire intemporelle) mais c’est beaucoup demander !