Cet été prend des allures d’automne avec le décor noir clairsemé de feuilles de ginkgo ambrées, pleines ou juste esquissées, comme une envolée dorée sous un vent d’octobre. L’édition limitée à seulement 300 exemplaires dans le monde, Gingko, réalisée selon la technique japonaise du Maki-e – procédé millénaire de laquage à mi-chemin entre l’art et l’artisanat signifiant littéralement “peinture parsemée” ou “image saupoudrée” – ravira les stylographiles les plus exigeants. Capable de vivre mille ans, de résister au feu, aux aléas climatiques, le ginkgo est porteur d’une symbolique forte au Japon, il caractérise la vitalité, la paix mais aussi la dualité de toute chose, avec ses deux lobes qui se confrontent en symétrie suggérant le yin et le yang. Pour réaliser le fond étoilé ainsi que les pleins et les déliés des folioles, les prodigieux artisans laqueurs du groupe Kokkokai, dédiés spécialement aux stylos Namiki, ont alterné les procédés séculaires du Togidashi maki-e, du Hiramaki-e et du kakiwari, texturant la laque encore humide de poudre d’or et d’argent pour créer des volumes et des reliefs polis.
Fondée en 1924 par Ryosuke Namiki et Masao Wada – ingénieurs mécaniciens dans la Marine Marchande de Tokyo –, six ans après la naissance de sa maison mère Pilot, la manufacture de stylos Namiki, conjugue une technicité à la pointe (qui vaut aux plumes d’être appelés Pinceaux de 10 000 ans) et le génie pictural des laqueurs qui couvrent leur corps d’or et de lumière, en invitant l’art traditionnel du Maki-e et celui non moins exceptionnel du Chinkin. Cette technique à base de laque japonaise Urushi, orchestre un rituel nécessitant une minutie et une patience de tous les instants, de la gravure et de la pose des couleurs, aux incrustations d’or. Elle trouve son aboutissement dans un second modèle sorti récemment par Namiki, le stylo-plume Yukari Chinkin Bamboo and Sparrow, qui révèle une délicate scène champêtre laquée et ouvragée sublimant un autre arbre de légende au Japon : le bambou, accompagné d’un moineau chanteur. « Le bambou qui plie est plus fort que le chêne qui résiste » indique un proverbe japonais, qui n’est pas sans rappeler une célèbre fable de La Fontaine. Et de fait, le bambou n’est pas loin de symboliser la perfection végétale, à la fois flexible, léger et résistant, utilisé depuis des siècles pour sa polyvalence, capable de se plier à toutes formes d’artisanat, à la vannerie, la calligraphie mais aussi la gastronomie, à la fois outil et source d’inspiration artistique.
Finement ouvragés jusqu’à la pointe de leur plume en or 18 carats représentant le Mont Fuji, ces deux plumes d’exception sont un concentré d’élégance, de poésie, d’ergonomie, qui livrent aux écrits et manuscrits toutes leurs lettres de noblesse.
www.pilot-namiki.com