Champagne

Moët & Chandon la si belle harmonie des millésimes «turbulents»

Certaines années, en Champagne, la météo fait tout pour challenger les Chefs de Cave. 2016, en ce sens, a été un sacré défi. Que Benoît Gouez et ses équipes de Moët & Chandon ont relevé avec brio en créant des Grand Vintage 2016 et Grand Vintage Rosé 2016 tout en harmonie malgré les aléas climatiques. Récit.

 

Avez-vous remarqué combien les mots du vin entrent parfois en résonnance avec le vocabulaire éducatif ? Combien sont proches, apparentés même, quelques termes de l’œnologie et certaines expressions de l’enfance en devenir ? Un champagne « né » d’une vendange pas comme les autres sera décrit avec la passion des parents fiers de leur progéniture, qui en verront (et c’est normal) toutes les qualités et mérites. Pour les porter sur les fonts baptismaux puis les faire « grandir » en majesté, on leur a donné le meilleur, dont des phrases qui en disent long sur l’espoir mis en eux comme dans leur destinée au sein de l’élite des bulles. Ne recourt-on pas aux « élevé », « doté d’un caractère fort » ? Ne parle-t-on pas de « maturité », de « légèreté joyeuse » quasi enfantine… Autant de vocables qui traduisent le goût de l’image poétique qui parle aux sens et au cerveau. Un don des termes qui tintent à l’esprit que Moët & Chandon fait plus que jamais sien avec ses deux Grand Vintage 2016 et Grand Vintage Rosé 2016. Des vins hors du commun, millésimes raffinés décrits « turbulents » tout en étant « élevés à l’harmonie ». Pas de doute, l’inspiré Chef de Caves maison Benoît Gouez manie aussi bien la magie du verbe que celle des champagnes singuliers.

Turbulents en quoi ? Là est le mystère, là est la science des vignerons de Moët & Chandon. D’abord, un rappel s’impose : les champagnes millésimés de la maison, réunis sous le beau nom de collection Grand Vintage, sont réalisés à partir de la vendange d’une unique année, qui plus est hors du commun. Sous la houlette du Chef de Cave, qui seul décide s’il convient d’en extrapoler des vins, qui plus est selon une interprétation personnelle du millésime sur lequel il jette son dévolu. Dès lors, depuis 182 ans, la Maison n’a donné naissance qu’à 77 champagnes millésimés et 46 millésimés rosés. Voilà qui en traduit l’exclusivité autant que l’excellence n’est-ce pas ?

 

Ce 100% exigence oblige. Aussi, quand les aléas de la météo bousculent les vignes comme rarement, il faut savoir se dépasser et en tirer non pas profit mais merveille. Précisément, 2016 n’a pas été simple en Champagne. Mais, de ces soubresauts le talent est de faire des atouts. Comme le souligne le même Benoît Gouez : « Ces Grands Vintage sont issus du phénomène champenois traditionnel dans lequel l’incertitude nous défie, nous pousse à aller plus loin et plus finement dans l’art de la transformation. »

Alors, pourquoi « turbulents » ? Parce que chez Moët & Chandon a su dépasser l’incertitude du climat et la muer en avantage, créant un parcours de transformation qui a conduit à deux millésimes harmonieux. Il faut dire que rien n’a été comme d’habitude cette saison-là : hiver humide mais pas assez froid, printemps excessivement pluvieux battant un record de vingt ans, gelées survenues au moment le moins opportun, le tout couronné par un été excessivement sec avec 40% de pluie en moins ! Rien que çà. Pour autant, le Chef de Cave a vu le potentiel étonnant à tirer de ces contrariétés, et perçu dans le challenge d’en extraire des champagnes d’exception un défi à la mesure de Moët & Chandon. Résultat, après sept ans de maturation soignée, c’est un vin (enfin deux) riche de sensations gustatives vivaces qui nous est offert. Avec pour le Grand Vintage 2016, Extra Brut à 48% de Chardonnay, 34% de Pinot Noir et 18% de Pinot Meunier, des premiers arômes « bruns et secs » (pain grillé, céréales et noisette), des arômes secondaires adoucis de pain d’épice, pâte d’amande et sucre d’orge, des notes de fond fruitées et florales avec mélange de prune, mirabelle, coing, fleur d’oranger et anis… De quoi affirmer une bouche franche et acidulée avec belle tension en finale. Le Grand Vintage Rosé 2016, lui, se montre tout aussi harmonieux, étiré, élégant, précis, mais plus tendre évidemment. Au nez un fruité de fin d’été tout en framboises, myrtilles et fraises écrasées, des arômes de rose, d’hibiscus et de violette, puis de pain d’épice et de chocolat en poudre. La bouche, elle, séduit par son côté souple, tandis que la finale aérienne envole vers des sommets. Comme quoi, les enfants « turbulents » de la vigne parviennent, quand on les a aidés à bien grandir, non à rentrer dans le rang mais à s’intégrer à la famille des millésimes maison tout en s’affirmant eux-mêmes. Pas de doute : la lignée d’exception des Grand Vintage Moët & Chandon accueille de nouveaux grands « rejetons ».

 

« Chaque Grand Vintage est mon interprétation personnelle d’une année spécifique au caractère singulier ». Benoît Gouez, Chef de Cave Moët & Chandon.

Grand Vintage Extra Brut 2016 ou Grand Vintage Rosé 2016, les deux nouveaux millésimes d’exception Moët & Chandon sont aussi singuliers que l’année dont ils sont issus. Parallèlement à ces deux cuvées nouvelles, Moët & Chandon met en avant un trio de vins tout aussi « turbulents » (car issus d’années météorologiquement pas simples) élevés en harmonie et devenus remarquables : le Grand Vintage 2016 donc, le Grand Vintage Collection 2009 et le Grand Vintage Collection 2000.

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