Pour célébrer vos dix ans de création, avez-vous imaginé des pièces spéciales ?
Oui, dix parures somptueuses mais pas solennelles – certaines valent plusieurs millions d’euros, sept ont déjà été vendues – autour des tailles poire, marquise et ovale du diamant. Elles ont été baptisées Swan, Love Drop, Diamond Wave, Union Square, Madison ou encore Miss Dietrich. Je les ai imaginées aux contours sensuels et aux portés multiples. Il a fallu parfois presque un an pour réunir les gemmes d’une seule parure !
Vous venez d’inaugurer un atelier de haute joaillerie. Parlez-nous de ce lieu ?
Dans ce nouvel espace, une équipe d’artisans – sertisseur, dessinatrice, CAO (conception assistée par ordinateur), une polisseuse, trois joailliers – s’évertue à réaliser mes rêves les plus fous. Parmi eux, le bracelet manchette Skinny de la ligne Amazone, qui se tord pour épouser les formes de chaque poignet. Je suis très chanceuse de pouvoir recruter et travailler en France. Mon objectif est de tout internaliser un jour. Il est également possible de prendre rendez-vous dans cet atelier pour créer un bijou unique.
Vous créez désormais des pièces de haute joaillerie depuis deux ans. Pourquoi si récemment ?
J’attendais d’avoir la maturité nécessaire et l’accès à des gemmes exceptionnels pour me lancer ce nouveau défi mais aussi un écrin à la hauteur, ma boutique de la rue Saint-Honoré. Ces joyaux sont tous réalisés dans le nouvel atelier. Nous y œuvrons comme pour une robe haute couture.
Quelle est votre plus grande fierté en tant que créatrice ?
Voir mes colliers, bagues ou bracelets portés par des femmes de tous les âges, clientes fidèles ou mère et fille qui viennent ensemble essayer et choisir mes créations. Je suis également très flattée de constater que mes bijoux séduisent de plus en plus de stars du grand écran ou de la musique, comme Beyoncé qui portait une de mes parures lors des derniers Grammy Awards.
Que peut-on vous souhaiter pour les dix prochaines années ?
D’abord que cette merveilleuse aventure continue le plus longtemps possible. Pouvoir fédérer mes équipes afin que la maison soit encore plus visible. Je souhaite également continuer à progresser dans la haute joaillerie. Ces savoir-faire sont exceptionnels, il faut les faire perdurer. Et peut-être, sait-on jamais, mes filles prendront la relève. Cette idée m’a traversé l’esprit lorsque l’une des deux est venue récemment au bureau, qu’elle s’est assise sagement et qu’elle a commencé à dessiner. Nous sommes très famille chez les Messika !
Quelles sont vos cinq adresses parisiennes favorites ?
Le Café de Flore pour sa terrasse. L’Hôtel Costes où j’organise mes rendez-vous et déjeuners professionnels. Dans le patio, on se croirait en Italie. Le restaurant italien La Corte, rue Saint-Honoré pour sa carte merveilleuse. Organiser un apéritif sur un Riva le long de la Seine, j’avais fait cette surprise à ma mère. Et flâner au marché Serpette aux Puces de Clignancourt pour dénicher du mobilier et des objets.