Défilés

Dior

Au beau milieu des Tuileries, pour son défilé de prêt-à- porter, Dior avait érigé un chapiteau, comme pour un cirque, bordé de hauts gradins. Du plafond, pendaient des sphères et des ballons en laine, avec tous les accessoires réservés à la couture et aux femmes, réalisés par l’artiste portugaise Joana Vasconcelos. Ce décor psy- chédélique contrastait avec le propos mis en avant par Maria Grazia Chiuri pour ce défilé: « Dis-moi comment tu t’habilles, je te dirai qui tu es. » Au fil de ses présentations, Maria Grazia Chiuri ne cesse d’interroger le rapport des femmes à leurs vêtements. Pour le prêt-à-porter, ce sont essentiellement les années 50 qui sont question- nées avec trois représentantes: Catherine Dior, la sœur de Christian Dior, Juliette Greco et Édith Piaf. Toutes trois ont incarné des femmes insolentes, rebelles, et qui, de plus, ont su créer un vestiaire. Un vestiaire que l’on a retrouvé dans ce défilé. Catherine Dior, grande résistante, et grande amoureuse des fleurs (elle eut sa propre boutique de fleurs), a inspiré les tissus floraux, que l’on retrouve sur nombre de modèles ou bien mêlés à de grands manteaux écossais. Juliette Greco, pendant la guerre, a adopté un vestiaire plutôt masculin. À elle donc, ces chemises en popeline blanche, ces longues redingotes noires, ces robes noires aux genoux, aux chevilles, très simples, très fine- ment coupées. Pour Édith Piaf, c’est sa fameuse petite robe noire que l’on retrouve dans ce défilé. Avec aussi, l’amour, paraît-il, qu’elle avait pour les carreaux, vu ici sur des manteaux portés avec des jupes en popeline. Outre les tissus fleuris qui ont été faits, refaits, retravaillés pour cette collection, les tissus lamés, les chinés sont entremêlés de fils de fer afin de les modeler sur toutes les silhouettes et de leur donner davantage de tenue. Sur les 96 silhouettes, on a aimé, bien sûr, cette gabardine avec le petit chapeau porté sur une jupe écossaise. Tout le monde n’avait qu’une envie : adopter ces tailleurs tellement simples : une veste, une jupe longue, la plupart du temps évasée, presque toujours à la cheville.

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