Deutz, L’élégance à l’état Brut

Parfois, les mots se trompent. Non qu’ils trahissent volontairement ce qu’ils veulent dire ou que l’on veut entendre, mais ils ne transcrivent pas complètement la portée, le sens profond de ce qu’ils sont censés décrire. Prenons le vocabulaire du champagne et précisément un exemple savoureux, dans les différentes acceptions du terme cette fois : le mot Brut. Hormis les experts des vignobles qui en savent les contours et nuances, dans l’esprit commun ces quatre lettres laissent penser à de la verdeur, à quelque chose de rude, violent, pas agréable en tout cas. Mais quand on dit Brut Rosé, déjà, une subtilité autre s’annonce, presque un oxymore de sensations. Brutal et tendre ? Et si on précise Brut Rosé par Deutz, la signification initiale ne correspond plus, évidemment, à la moindre rudesse, brusquerie, sévérité. Comme quoi… Tout cela pour en arriver à dire que la cuvée Deutz Brut Rosé a beau porter un tel qualificatif – typique en Champagne – rien d’âpre, barbare, rustique n’entache ses goûts. Elle est même tout le contraire. Sa robe, chatoyante aux reflets roses, son nez franc et gourmand jouant du registre des cerises, mûres, grenades et groseilles, sa bouche délectable et ample aux notes de fraises et framboises, ses arômes friands et gourmands de baies rouges, sa finale acidulée… témoignent d’une extrême sophistication, d’un bonheur des sens tout en… douceur (sans que celle-ci soit sucrée, rassurez-vous). Cet assemblage de Premiers et Grands Crus de pinots noirs, qui proviennent des vignobles propriétés de la maison Deutz, est donc, malgré son Brut générique, l’incarnation d’une sophistication savante, d’une alchimie des bonheurs. Mais après tout, qu’importe le terme, s’il n’empêche pas de comprendre l’âme de ce vin pas comme les autres ? Un Deutz reste un Deutz et ce nom-là vaut tous les sésames.